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Le karaté aux Olympiques : une bonne nouvelle ?

Senseï Marie-Lou Crête pratique le karaté depuis 29 ans. Elle enseigne cet art martial à Blainville à l’école martiale Karaté-Do.

Le karaté aux Olympiques : une bonne nouvelle ?

Publié le 11/08/2016

Dès 2020, a récemment annoncé le Comité international olympique (CIO), le karaté fera son apparition à Tokyo comme sport olympique. Bien sûr, une telle nouvelle devrait réjouir ceux et celles qui ont consacré leur vie à l’enseignement de ce sport, mais, surprenamment, ça ne semble pas être tout à fait le cas. 

C’est du moins l’avis qu’a exprimé Senseï Marie-Lou Crête de l’École martiale Karaté-Do de Blainville lorsque questionnée à ce sujet. Celle qui pratique le karaté depuis 29 ans et qui l’enseigne depuis 23 ans est bien placée pour commenter cette annonce.

Comme l’explique Senseï Marie-Lou, dès l’ouverture de l’École martiale de Blainville en 2004, il a été décidé que l’école en serait une coopérative qui encouragerait la pratique familiale du karaté, «une école non-compétitive guidant chacun vers le meilleur de soi», dit-elle.

«Cela signifie que nous devons faire preuve d’une grande créativité et nous renouveler sans cesse pour développer différentes stratégies de motivation autres que remporter des titres, des trophées ou des médailles. Nous sommes une espèce rare dans le monde du sport!»

Celle qui est ceinture noire, 5e dan, ajoute que l’approche qu’elle préconise vise plutôt à former ses élèves dans toutes les sphères de la vie pour ultimement les aider à devenir de meilleures personnes. Et nul besoin de remporter une médaille olympique pour atteindre ces standards.

«Nous aspirons à former la personne, à l’aide d’un constant travail sur soi, à exprimer son plein potentiel, à se découvrir, s’accomplir, s’améliorer de façon continue, et ce, sans attendre de récompense extérieure, mais en misant plutôt sur la gratification qui découle d’un épanouissement global.»

Se distinguer autrement

Le fait que le karaté, à l’instar d’autres arts martiaux tels le judo et le taekwondo, n’ait pas été considéré comme sport olympique avant aujourd’hui n’a jamais réellement importuné Senseï Marie-Lou qui a su trouver d’autres façons de se distinguer à l’international, en participant à des stages à travers le monde notamment, et en échangeant sur une base régulière avec des pratiquants de plusieurs pays.

«Nous choisissons aussi de nous impliquer dans des projets communautaires qui nous tiennent à cœur, au sein de Persévérons ensemble, entre autres, qui œuvre pour la persévérance scolaire sur le territoire de la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles (CSSMI)», de dire Marie-Lou Crête avant d’ajouter qu’elle essaie aussi de promouvoir son art en offrant, et ce, chaque année, une oeuvre martiale originale qui met en vedettes 300 karatékas.

Mais au-delà de cette ligne de pensée, est-ce que Marie-Lou Crête aurait aimé avoir l’opportunité de remporter une médaille olympique, une chance qu’auront enfin certains athlètes dès 2020?

«Que vaut une médaille olympique comparativement au sourire d’un de mes élèves qui, grâce à la pratique martiale, vient de redonner un sens à sa vie ?», répond-elle simplement.

Soulignons qu’outre le karaté, le baseball, le skateboard, le surf et l’escalade seront également admis aux Jeux olympiques de Tokyo dans quatre ans.