Derrière ces joueurs de talent se dresse une femme de 48 ans qui leur a tout donné et beaucoup appris: l’entraîneure-chef de la formation, Lyne Beauregard.
Bachelière en éducation physique, Lyne Beauregard a embrassé très tôt une carrière d’entraîneure. Ancienne athlète d’élite en handball, c’est dans cette discipline qu’elle a fait ses premiers pas. Celle qui a également dirigé des joueurs de tennis est tombée en amour avec le soccer il y a une dizaine d’années. «C’est le plus beau sport au monde. Il n’y a rien de mieux que ce sport collectif, aussi multiculturel. C’est passionnant de voir les jeunes y jouer», dit-elle.
L’entraîneure et ses joueurs n’ont jamais cessé de se distinguer. Elle les a amenés loin, très loin, et cela n’étonne personne, maintenant qu’elle a négocié pour ses joueurs tant avec l’organisation du FC Metz, qu’avec des équipes professionnelles allemandes, ou avec l’Impact de Montréal.
Une femme et des hommes
En l’absence d’exemple féminin œuvrant dans le monde du soccer masculin, Lyne Beauregard a tracé sa propre voie. «J’ai été entourée d’hommes extraordinaires», explique celle qui souligne entre autres le travail d’équipe qui existe entre ses adjoints Martin Bleau et Ricardo Hyote.
Sur le terrain de soccer, elle ne se voit pas femme ou homme, mais bien entraîneure. C’est en sortant du terrain que la femme prend le dessus: «Je ne vois pas la différence sur le terrain, mais en dehors, le canal affectif est différent». Très disponible pour ses protégés, elle accompagne régulièrement les blessés en séance de physiothérapie, joue le rôle de gérante et parfois de psy. «Les textos, c’est tellement extraordinaire!», lance-t-elle en riant.
Armando Melo, entraîneur-cadre à Soccer Laurentides, qui est notamment en charge du volet de formation des entraîneurs, n’hésite pas à parler de modèle à suivre. «Elle est un exemple. C’est une dame qui ne laisse personne indifférent. Chaque fois qu’elle a pris une équipe, elle a connu beaucoup de succès», dit-il.
Le fait qu’elle évolue en tant que femme dans un milieu d’hommes n’est pas la seule chose qui force l’admiration. «Elle s’éduque au niveau du soccer et ne s’assoit pas sur ses lauriers. Elle est très impliquée au niveau du coaching, tant dans son club que dans la région», ajoute Melo qui rappelle que Lyne Beauregard est justement allée diriger une séance pour l’Académie des entraîneurs: «Parce que justement, nous sommes à la recherche d’exemples»
De nouveaux défis
Après avoir dirigé pendant dix ans des équipes masculines, Lyne Beauregard est… presque prête pour autre chose. Celle qui a obtenu sa licence nationale aspire à se tailler une place à titre d’entraineure-adjointe au sein d’équipes nationales féminines: «On m’a demandé à plusieurs occasions d’aller entraîner des filles et je me sens prête à monter au niveau national.»
Si elle a souvent fait passer ses joueurs en premier, ce sera elle la priorité au cours de la prochaine année. «J’ai du travail à faire si je veux me développer en tant qu’entraîneure», raconte celle qui, ayant évolué avec la même équipe, a moins d’expérience au niveau du recrutement des joueurs et la création de systèmes de jeu appliqués à de nouveaux athlètes.
Mais elle ne laissera pas tomber tout de suite ses joueurs du FC Boisbriand qu’elle dirigera pour une dernière saison chez les U18, l’été prochain, avec en tête d’aller à la conquête du titre qui manque à son palmarès: celui de champion canadien: «Je le veux vraiment et j’ai l’équipe pour le faire.»