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Authentique Geneviève

(Photo Michel Chartrand)

Authentique Geneviève

Publié le 04/03/2010

Née d’un père trinidadien et d’une mère québécoise, Geneviève Young a grandi dans une famille où l’amour a toujours régné, et ce, malgré la séparation de ses parents, alors qu’elle n’avait que deux ans. «J’ai toujours continué de voir mon père, même s’il n’habitait plus avec nous», relate-t-elle. En revanche, elle a aussi connu le racisme, à l’école, du fait qu’elle avait le teint mulâtre.

«Ni blanche, ni noire, je n’appartenais à aucun groupe», évoque-t-elle, d’où ce besoin qui l’habite encore aujourd’hui de créer un espace où les gens, et plus particulièrement les femmes, seront libres de vivre leur authenticité. «On a tous quelque chose de spécial à offrir, peu importe notre origine», croit-elle.

Après plusieurs années à travailler dans le domaine de l’informatique, puis en formation, Geneviève Young crée, en 2001, l’Académie de formation éducative. «J’ai réalisé à ce moment que l’informatique ne me satisfaisait plus, mais que les relations avec les autres m’apportaient beaucoup. C’est pour ça que je me suis tournée vers l’enseignement», explique-t-elle.

Alors que son entreprise connaît un vif succès, avec 25 enseignantes à son bord et plus de 3 000 inscriptions (principalement des femmes), Geneviève Young sent de nouveau grandir en elle le doute. «Je ne faisais plus ce que j’aimais. J’étais devenue gestionnaire alors que tout ce que je souhaitais, c’était me retrouver sur le terrain», laisse-t-elle tomber.

En 2006, après avoir vendu son entreprise, Mme Young lance son premier livre, Dire, dans lequel elle traite du niveau relationnel entre les gens, de l’importance du non-dit et du fait que les gens se mettent continuellement en compétition avec les autres. Suivra une série de conférences sur le sujet à travers le Québec.

Et le féminisme dans tout ça?

En mode réflexion depuis plusieurs années sur tout ce qui touche le féminisme et la solidarité féminine, Geneviève Young fait dès lors appel à une vieille amie, Cora Tsouflidou, des restaurants Chez Cora. «Alors que moi j’avais comme image la femme guerrière et combattante qui me venait de ma mère, Cora m’a expliqué que les femmes, quand elles décident d’unir leurs forces, peuvent bâtir de grandes choses», rapporte-t-elle. C’est à partir de ce moment que Geneviève décide d’entamer une nouvelle étape dans sa vie: une étape où le travail solidaire primera.

Après un bref passage d’un an à la présidence du Réseau des femmes d’affaires des Basses-Laurentides, elle imagine un concept d’émission que l’on connaît désormais sous le nom Les dires de Geneviève Young, à l’antenne de la Télévision des Basses-Laurentides, poste 9 (VOX), tous les mercredis à 19 h 30. Une tribune pour les femmes de la région, qui souhaitent réaliser un rêve, un projet. «Nous, les femmes, sommes là pour les autres. On se coupe de nos propres réalisations pour aider les autres à se réaliser. Mon émission existe pour justement redonner le droit aux femmes de se réaliser», explique-t-elle.

Quant à elle, c’est à travers ces femmes qu’elle dit se réaliser. «Tout ce que je veux, c’est vivre mon authenticité. Je veux juste être Geneviève Young», termine-t-elle.