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Athlétisme: peu de femmes parmi les entraîneurs

Carole Crevier participera à titre de conférencière au congrès Égale Action, le 28 septembre prochain.

Athlétisme: peu de femmes parmi les entraîneurs

Publié le 11/09/2012

Faute d'argent, le milieu de l'athlétisme québécois attire peu la gent féminine parmi ses entraîneurs. On en retrouve à peine une sur dix entraîneurs.

C’est du moins ce que constate Carole Crevier, qui est entraîneure au club d’athlétisme Corsaire-Chaparal, qui couvre la région des Basses-Laurentides.

Invitée à titre de conférencière, le 28 septembre, au prochain Congrès d’Égale Action, qui réunit des entraîneures afin de briser leur isolement et leur permettre de réseauter entre elles, Mme Crevier parlera de sa propre expérience.

Elle n’est pas la première à le dire: la plupart des disciplines sportives pratiquées dans la Belle Province manquent cruellement de soutien financier, surtout pour les athlètes qui seraient en mesure de participer aux compétitions internationales. Hors du hockey, point de salut.

«Je suis très inquiète pour l’avenir du sport au Québec et au Canada. Il y a de moins en moins d’argent investi, alors que les standards augmentent», souligne l’entraîneure. Il y a des conséquences à cela, fait-elle remarquer, et l’absence des femmes en est une.

Pas évident de se consacrer à l’entraînement des athlètes à temps plein lorsque le salaire ne suit pas, fait observer Mme Crevier, qui a dû, elle-même, se tourner vers l’enseignement pour gagner sa croûte.

Puis, devenir entraîneure exige une grande disponibilité pour voyager régulièrement et pour s’occuper des athlètes qui requièrent de l’attention en plus, ajoute-t-elle, de bien maîtriser la langue de Shakespeare, car les athlètes baignent dans un univers anglophone.

«L’enjeu, c’est tout l’aspect familial. C’est décider: est-ce que je veux une vie de couple ou familiale? Moi, je ne suis pas entraîneure à temps plein, car je n’aurais pas été capable de mettre un trait sur la vie familiale», indique l’entraîneure du club d’athlétisme régional.

Dans le cas de ses collègues masculins, la situation paraît plus simple puisqu’ils sont soit célibataires, soit divorcés. Plus libres. Pourtant, la mentalité change et les femmes prennent de plus en plus leur place dans le milieu sportif, assure-t-elle.

«Les associations ont demandé qu’il y ait au moins une femme dans les équipes, afin de mieux comprendre les filles qui en font partie. Les femmes apportent une autre vision du sport et une autre façon de gérer les compétitions. Elles amènent l’aspect humain et certains athlètes ont ce besoin-là.»

Mme Crevier déplore que l’Association canadienne d’athlétisme réserve l’argent disponible pour les athlètes susceptibles de se rendre aux Jeux olympiques et d’y recevoir une médaille: «On ne s’assure pas du développement de notre relève. Ils mettent tous leurs oeufs dans le même panier.»

Malgré tout, Carole Crevier estime que l’athlétisme se porte bien: les athlètes féminines y sont notamment plus nombreuses qu’auparavant.

Si peu d’athlètes peuvent se rendre à l’étranger pour les compétitions internationales, ils participent régulièrement à celles qui sont organisées par le réseau universitaire qui permet même aux collégiens, depuis deux ans, d’y prendre part.