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Un vent de fraîcheur

(Photo Yves Déry)

Un vent de fraîcheur

Publié le 05/12/2008

La salle de l’église Sacré-Cœur était remplie à pleine capacité d’un public diversifié pour accueillir Alfa Rococo, un duo qui a le vent dans les voiles.

En effet, Justine Laberge et David Bussières ont récemment remporté le Félix de la Révélation de l’année, au dernier Gala de l’ADISQ. Ils étaient de passage à Sainte-Thérèse, le 28 novembre dernier, accompagnés de Jean-Luc Ruel à la guitare, de Jean-François de Bellefeuille au clavier, de Louis Lalancette à la basse, ainsi que de Francis Roberge à la batterie, pour un spectacle tout à fait rafraîchissant.

Alfa Rococo était précédé sur scène par le trio Bungalow, en formation acoustique pour l’occasion. Trois gars et leurs guitares qui nous proposent une voix douce sur des mélodies accrocheuses. Ils abordent des thèmes personnels, par exemple celui de l’amour extrapolé dans la «création» d’un enfant, dans T’as pas idée, ou alors plus sociaux, dans Mine de rien. Voilà un sympathique groupe, qui s’adresse au public avec humour tout en prenant la musique au sérieux.

Au tour maintenant de la dynamique Justine et de l’intense David de nous inoculer «une bonne dose d’Alfa et de Rococo». Le spectacle connaît un départ canon avec Je pense à toi et Les jours de pluie. Déjà, l’énergie sur scène est incroyable, et elle ne diminuera pas d’un cran au cours de ce concert qui ne comprend pas d’entracte. Le public est sollicité dès la première chanson et il en sera ainsi jusqu’à la toute fin, histoire de le garder bien éveillé. L’endroit prendra d’ailleurs des allures de discothèque, pendant que Justine sillonne la salle, munie de son tambourin étoilé, et que les musiciens s’en donnent à cœur joie sur la scène.

Alfa Rococo apporte un vent de fraîcheur en explorant et en s’appropriant différents rythmes. Toujours dansants et accrocheurs, aux accents reggae, rock ou ska, on les retrouve dans des pièces telles que Véga, Plus rien à faire ou encore Horribles gens. L’exploitation d’effets électroniques et l’utilisation du mégaphone, dans certaines pièces, apportent une texture intéressante, ce qui contribue à la création d’une sonorité propre à Alfa Rococo. Les ambiances se font tour à tour rétro, planante ou exotique, le tout dans un ensemble très solide et cohérent. Les textes sont imagés et rythmés. Ils se font observateurs des comportements humains (Horrible gens, Le laboratoire, La fenêtre…), incitent au voyage, à la liberté (Lever l’ancre), parlent d’amour (Véga, Je pense à toi), rendent hommage au cinéaste Jean-Claude Lauzon en interprétant son poème En mon âme.

Les applaudissements sont nourris pour saluer cette performance, et un rappel est réclamé avec force. Alfa Rococo nous offre alors une reprise de Ça plane pour moi, suivie d’une version toute térésienne de Je pense à toi pour une fin de soirée endiablée. L’énergie et le sourire inlassable de Justine Laberge, le côté théâtral de David Bussières, leur complicité, de même que des rythmes irrésistibles, voilà ce qui fait du spectacle d’Alfa Rococo une soirée mémorable.