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Sous le charme de William

William Deslauriers offre un concert généreux, placé sous le signe du plaisir et de la détente.

Sous le charme de William

Publié le 29/03/2012

Depuis trois ans déjà, William Deslauriers surfe sur la vague de son succès à Star Académie. Cette déferlante a porté le jeune auteur-compositeur-interprète au Théâtre Lionel-Groulx, le 24 mars dernier, pour l’avant-dernière représentation de sa tournée Recommencer tout à zéro.

C’est là que ce chouchou du public, avec son allure décontractée et son sourire gamin, a continué de le charmer en lui offrant un concert généreux placé sous le signe du plaisir.

Les musiciens font d’abord leur entrée, Jean-Philippe Audet à la guitare, Luc Catellier à la batterie et Ben Claveau à la basse, bientôt suivis d’un William Deslauriers tout à fait relax, en jeans et chandail de coton ouaté. Accueilli avec chaleur, il entame le concert avec Recommencer tout à zéro, avant de taquiner en chansons quelques retardataires. Ses interventions prendront d’ailleurs souvent cette forme, comme pour faire durer le plaisir.

C’est ainsi que l’on vogue d’une pièce à l’autre, de la mélancolie lumineuse de C’est comme ça à la saveur estivale et un brin coquine de Repas trois entrées. Toujours avec le public en tête, Deslauriers personnalise Un pied à terre, envoie un baiser soufflé dans la foule pour saluer un témoignage d’amour, échange des œillades complices avec les spectateurs. Il s’adresse effectivement très souvent à eux, s’inquiétant de leur bonheur, ne manquant surtout pas de leur témoigner sa reconnaissance sincère pour leur présence et leur support.

 Le «seul bout triste» du spectacle fait d’ailleurs foi de cette relation donnant-donnant que l’artiste entretient avec ses admirateurs. Pendant Marie, composée par Deslauriers à la suite du décès de sa meilleure amie, une chorale de fans lui vient en aide alors que sa gorge se noue et qu’il peine à continuer. Un beau moment touchant sans être larmoyant, et qui ne brise en rien l’atmosphère légère et positive du concert, dans laquelle on se re-glisse sans problème grâce à Une p’tite toune acoustique, puis à un medley festif où se côtoient entre autres Bob Marley, Ben Harper et Sugar Ray.

Au retour de l’entracte, William Deslauriers revient seul en scène, pieds nus comme dans son salon. Accueilli plus bruyamment que jamais, il se gâte en offrant quelques pièces empruntées à Jack Johnson, puis en testant sur ses cobayes heureux une pièce d’une jolie poésie restée sans titre, afin de conclure ce «segment sans souliers».

Avec le reggae ensoleillé de Toujours preneur et de No Woman No Cry, l’atmosphère est au lâcher prise et au plaisir, la seule règle imposée par Deslauriers à son public. Il flirte un peu avec la mélancolie, la nostalgie, le temps de Wasted Youth et Courir après le temps, mais sans lourdeur, avec une poésie du quotidien dépouillée, accessible. Le public éclate en un tonnerre de cris et d’applaudissements pour saluer les très attendues Moisi moé’ssi et Je lève mon verre, qui concluent de manière idéale ce concert des plus rassembleurs.

Car encore une fois, tout comme sur la Place du Village, l’été dernier, Deslauriers réussit le tour de force de réunir parents, enfants, adolescents et grands-parents autour d’un même artiste. Il place les spectateurs et son équipe au centre de sa démarche, s’oubliant même un peu pour leur laisser la place qui leur revient et soulignant leur importance. Puisqu’en effet, sans public, sans techniciens ni musiciens, pas de spectacle. Et cela, William le garde en tête, qu’il a bien sur les épaules d’ailleurs, tout en savourant le moment présent.