logo journal nord-info
icon journal
Plus de 24 heures d’attente à la salle d’urgence

(Photo Yves Déry)

Plus de 24 heures d’attente à la salle d’urgence

Publié le 09/01/2009

Encore une fois, la salle d’urgence de l’Hôpital de Saint-Eustache a connu des ratés, cette fois durant la période des fêtes, alors que le temps d’attente a excédé, pour certains cas, plus de 24 heures.

Un couple de Saint-Eustache l’a appris à ses dépens alors qu’il a dû se rendre à l’urgence quand, une branche de sapin artificiel a blessé, en le démontant, l’œil de son jeune fils de 7 ans durant la journée du 2 janvier.

Comme il n’y avait aucune polyclinique et clinique d’optométriste ouverte cette journée-là, le couple s’est résolu, vers midi, de se rendre à l’Hôpital de Saint-Eustache à la suite de recommandations en ce sens du pharmacien consulté un peu plus tôt. À leur arrivée, la mère, Sophie Taillon, s’est fait dire que son fils allait attendre au moins six heures. Le lendemain, après 24 heures d’attente et après avoir été informé que le cas de son fils n’allait pas être traité avant plusieurs autres heures, le père, Stéphane Charbonneau, qui avait entre-temps pris la relève de sa femme, a décidé de quitter la salle d’urgence compte tenu que l’état de l’oeil de son fils ne s’était pas aggravé plus qu’il ne le faut. La même journée, le jeune garçon a finalement été examiné durant l’après-midi du 3 janvier par un optométriste de Boisbriand.
«Vous faites honte aux Québécois», écrit M. Charbonneau dans une lettre qu’il a adressée au ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, Yves Bolduc, transmise au nouveau député péquiste de la circonscription électorale de Deux-Montagnes, Benoit Charette. Plus que le cas de son fils, M. Charbonneau s’inquiétait du fait que des personnes asthmatiques ou aux prises avec des cas possibles d’appendicites aient été dans l’obligation d’attendre aussi longtemps, voire même de quitter l’hôpital sans avoir été traitées. «Comment les gestionnaires peuvent-ils ne pas prévoir qu’il leur faut plus d’effectifs durant ces périodes?», poursuit M. Charbonneau.

Le nouveau directeur général du Centre de santé et des services sociaux (CSSS) du Lac-des-Deux-Montagnes, Roch Martel, entré en fonction le 14 octobre dernier, a reconnu que le temps d’attente a été beaucoup plus long qu’à l’accoutumée durant la période des fêtes. «Il est vrai que nous avons connu un achalandage particulièrement aigu durant la période des fêtes. Nous avons accueilli beaucoup plus d’ambulances qu’à l’habitude, jusqu’à 40 par jour, au lieu de 20 à 25 normalement, et nous avons eu jusqu’à 60 patients couchés sur des civières, alors que notre permis est 25. Aussi, nous avons eu à traiter beaucoup plus de cas sévères, ce qui a entraîné de l’attente pour d’autres patients», a-t-il mentionné, en entrevue téléphonique, précisant que chaque situation est évaluée selon une échelle de priorité, la première étant le risque de décès d’une personne. «Notre priorité, c’est de sauver des vies», a-t-il insisté.

Ceci dit, M. Martel reconnaît que la situation à la salle d’urgence de l’Hôpital de Saint-Eustache durant la période des fêtes a été particulièrement problématique en raison de plusieurs facteurs, entre autres par le fait que les cliniques médicales et polycliniques étaient fermées. «Je suis d’accord pour dire que 24 heures d’attente, c’est trop long. Mais nous n’avons pas été le seul établissement à vivre cette situation», a-t-il mentionné.