Tous les maires de la MRC de Thérèse-De Blainville (Blainville, Boisbriand, Bois-des-Filion, Lorraine, Rosemère, Sainte-Anne-des-Plaines et Sainte-Thérèse) s’étaient déplacés pour l’occasion, en appui au préfet et maire de Bois-des-Filion, Paul Larocque. «C’est une première dans les annales municipales. Jamais on a vu une mobilisation de la sorte», a déclaré M. Larocque en entrevue téléphonique, lundi matin.
Fier de la concertation qui transpirait de ce geste et de la prestation remarquée de ses maires, M. Larocque était en contrepartie en colère devant «le manque de vision et de leadership» contenu dans ce plan, qu’il n’a d’ailleurs pas hésité à qualifier de vieux discours dépassé et improvisé. «Montréal tente de nous imposer un développement similaire au sien. Que des condos. Même dans la zone résidentielle actuelle», a-t-il pointé, ce qui, selon lui, ne fait aucun sens.
Présentement, Montréal compte environ 50 habitations par hectare, Laval, 30 et la couronne nord, entre 12 et 15. Or, selon le plan, la région devrait augmenter ce nombre à 27.
De fait, la formule est strictement mathématique et découle des chiffres avancés par l’Institut de la statistique québécoise qui estime à 196 000 le nombre de nouveaux résidants qui opteront, entre 2006 et 2031, pour la couronne nord, soit 24 % de l’augmentation démographique totale prévue pour l’ensemble de cinq secteurs compris dans la CMM.
Rampe de lancement
Le choix des élus de la couronne nord de se dissocier du plan dans son état actuel fait suite au refus de la CMM de leur accorder un délai supplémentaire de 30 jours afin de tenter un consensus entre toutes les composantes de la CMM.
Pire encore, estime M. Larocque, c’est tout le lien de confiance avec les cadres de la CMM et son président, Gérald Tremblay, qui s’en trouve désormais fragilisés, pour ne pas dire rompus. À ce stade-ci, M. Larocque espère que les représentants du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MAMROT) transmettront leurs notes au ministre Laurent Lessard et que ce dernier réagira au fait que 40 % des représentants de la CMM ont tout bonnement refusé de prendre part au vote. «La CMM, c’est le moteur économique du Québec. Elle compte parmi les 33 plus grandes agglomérations en Amérique du Nord. Et où se situe-t-elle en terme de performance économique vous croyez? Au 33e rang», a-t-il fait remarquer. Selon lui, ce plan aurait dû servir de rampe de lancement. Or, dans les faits, il n’aura servi qu’à diviser les gens.
Une période de consultation de 120 jours, présentement en cours, suivie d’une consultation publique prévue l’automne prochain devrait mener à l’adoption finale du plan. La couronne nord entend profiter de cette période pour faire valoir sa vision du développement, non seulement auprès de la CMM mais également de l’ensemble de la population. «Il faut que les gens sachent ce que contient ce plan, parce que c’est du développement de nos villes dont il est question», a-t-il indiqué.
Toujours en attente des orientations gouvernementales
M. Larocque a également soulevé le fait que la CMM attend toujours les orientations gouvernementales pourtant promises au moment de sa création, il y a dix ans. «Pendant ce temps là, on fait nos devoirs. Sans oublier qu’on contribue à 60 % du budget annuel de la CMM. Et que fait le ministre Lessard pendant ce temps-là? Rien. Son inaction et son laxisme témoignent de son manque d’intérêt pour la CMM. Je ne sais pas si c’est de la mauvaise foi ou de l’incompétence de la part de MM Lessard et Tremblay, ou les deux, mais je peux vous dire que ces deux personnes ne sont carrément pas sérieuses», a-t-il conclu.