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«Nous vivons des moments difficiles»

(Photo Michel Chartrand)

«Nous vivons des moments difficiles»

Publié le 20/02/2009

Avec pour toile de fond la crise économique qui secoue le monde entier, le secteur automobile est frappé durement et de plein fouet, particulièrement aux États-Unis où General Motors (GM) prévoit la fermeture annuelle de 400 de ses 3 600 concessionnaires et ce, jusqu’en 2012. Plus près de nous, le concessionnaire Boisvert Pontiac Buick, situé à Blainville, n’y échappe pas.

«L’acquisition d’une voiture reste un achat important. Quand les gens perdent leur emploi, acheter une voiture ne fait pas partie de leurs plans», convient Jean-Claude Boies, vice-président de l’entreprise.
Établi depuis 25 ans à Blainville, le concessionnaire a connu son lot de périodes difficiles. Comme au début des années 1990, par exemple. «Mais à cette époque, les banques n’étaient pas en aussi mauvaise posture qu’aujourd’hui», fait-il remarquer.

Restructuration

Après avoir connu sa meilleure année en 2002, avec 1 780 véhicules vendus, Boisvert Pontiac Buick a ensuite vu ses ventes baisser graduellement. En 2008, 1 220 véhicules ont trouvé preneur. Cette année, on espère en vendre 1 100.

Pour faire face à ce qui s’annonçait depuis 2005 déjà, M. Boies a dès lors entrepris une vaste restructuration de l’entreprise, laquelle s’est soldée par la mise à pied de quatre personnes, en 2007, et de deux autres l’année suivante. Principalement des employés affectés aux tâches administratives, souligne-t-il. «Le département des pièces et service va très bien parce les gens continuent de voir à l’entretien de leur véhicule. Quant aux vendeurs, ils sont payés à la commission», expose-t-il.

Récemment, M. Boies a tout de même cru bon réunir ses 110 employés afin de les rassurer quant aux mois à venir. «Ensemble, on s’est entendu qu’il n’y avait qu’une chose à faire: s’occuper de nos clients. Parce que c’est ce qu’on fait de mieux», fait-il valoir.

Conscient de l’avantage que lui procure le fait de desservir une région (MRC Thérèse-De Blainville) où le contexte économique demeure favorable malgré la crise et où les gens travaillent, M. Boies demeure somme toute optimiste. Sans compter le fait que le concessionnaire possède aussi un Centre du camion, ce qui lui permet de bénéficier d’une clientèle élargie provenant des régions, notamment de Saint-Eustache, Terrebonne et Saint-Jérôme.

Trop de concessionnaires GM?

Reste que dans le contexte actuel, les rumeurs vont bon train et les craintes sont élevées. Au Canada, on estime à 500 le nombre de concessionnaires qui fermeront leurs portes au cours des cinq prochaines années. Au Québec, on parle d’un sur deux. Bien au fait de la situation, M. Boies, sans parler de fermeture nécessairement, reconnaît qu’une réduction du nombre de concessionnaires GM s’impose. «Juste à Toronto, il existe 38 concessionnaires GM. En comparaison, Toyota en a 12», illustre-t-il. À son avis, et à ce stade-ci, des regroupements entre concessionnaires permettraient la survie de plusieurs, en plus d’assainir le marché. «Parce que quand tu touches le fond, la seule place où tu peux aller, c’est vers le haut», termine-t-il.