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L’ombre et la lumière

(Photo Yves Déry)

L’ombre et la lumière

Publié le 25/09/2009

L’éclairage est feutré et chaleureux. Sur la scène trônent un violon et un piano, une guitare est un peu en retrait. Prennent alors place aux instruments le pianiste Alain Sauvageau et la violoniste Josée Aidans, offrant une belle entrée en matière au concert Revu incorrigible de Claude Dubois. Dès que ce dernier pose le pied sur le plateau, les applaudissements et les cris fusent de partout, de la part d’un public déjà conquis, laissant présager une soirée riche en musique et en émotions.

C’est avec L’artiste qu’il entame le spectacle, sollicitant déjà les spectateurs qui mettront cependant un bon moment à se dégourdir. Pourtant, la voix puissante et si particulière de Claude Dubois envahit l’espace, émouvante de souffrance contenue dans une interprétation sentie de Pas question d’aventure; le violon et le piano se font festifs et entraînants sur Tu peux pas; L’infidèle est offerte tout en douceur, les yeux clos, avec un crescendo pour une fin magistrale. Chansons lumineuses et moments sombres se succèdent, intimistes avec Le Labrador, introspectifs avec la douloureuse J’ai souvenir encore, poétiques et célestes dans Souliers de toile. Tristesse et beauté s’entremêlent, l’interprétation se fait toujours juste et intense, et lorsqu’on augmente le tempo, Dubois chante avec une belle énergie et un sourire contagieux. Ce sont les sifflets de Femmes de rêve qui ont finalement raison de la réserve du public, qui en entonne spontanément les paroles, pour le plus grand plaisir de l’artiste. La première partie du concert se termine avec Comme un million de gens, chanson rassembleuse s’il en est une, et l’on bouge la tête, chantant avec enthousiasme alors que Claude Dubois quitte la scène pour un repos bien mérité.

C’est en douceur que le spectacle reprend, avec Clin d’œil. L’ambiance se fait toujours aussi enveloppante, le violon parfois mystérieux et le piano tantôt cristallin, mais toujours délicats, exacerbant l’émotion et la beauté des textes, notamment dans Trop près trop loin. Mais pendant Si Dieu existe, l’atmosphère se fait presque solennelle tant l’interprétation est superbe, et le public retient son souffle le temps de ce moment de grâce. Après un entraînant pot-pourri plutôt rock and roll, le public peut reprendre son souffle alors que l’on ralentit la cadence avec une touchante Plein de tendresse toujours pleine de candeur adolescente. C’est avec la très attendue Le blues du businessman que Claude Dubois choisit de clore le spectacle. L’ouverture au violon est magnifique, alors que la première montée déclenche les applaudissements et les frissons. Puis, la chorale du public se fait plus discrète pour laisser toute la place à l’artiste qui rend palpable tout le regret se dégageant du texte. L’ovation finale est spontanée et nourrie, longue et chaleureuse, incitant Claude Dubois, Josée Aidans et Alain Sauvageau à offrir un rappel sans attendre. L’intense et divertissante Chasse-Galerie, ainsi que la joyeuse Besoin pour vivre terminent sur une note festive ce généreux concert. Humble et accessible, Claude Dubois s’adresse au public avec humour, l’entretenant de hockey et de sa progéniture, ou encore proclamant avec autodérision son «âge d’or». Mais l’artiste laisse surtout toute la place aux textes et à la musique, pour son plus grand plaisir et le nôtre.