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Les hauts et les bas de Chantal Fleury

(Photo Yves Déry)

Les hauts et les bas de Chantal Fleury

Publié le 12/03/2010

Après le succès de son premier spectacle solo, Si ça se vit, ça se rit, Chantal Fleury est de retour sur scène avec un second opus. Baptisé 1-2 go!, le spectacle en est à ses débuts sur les planches et l’humoriste était de passage à l’église Sacré-Cœur de Sainte-Thérèse, dans son patelin, le samedi 6 mars dernier.

Devant une salle remplie d’un public prêt à la rigolade, l’humoriste ricaneuse fait son entrée sur une musique aux accents clownesques, un grand sourire sur son visage. Elle nous parle d’abord de son cheminement et de sa carrière, soulignant avec un mélange de fierté et d’humilité son implication totale dans la production de ses spectacles, puisqu’elle est sa propre gérante et productrice.

Ainsi, les anecdotes de tournées en région pullulent, les avions se transformant en animaux de basse-cour, les agents des douanes ayant d’étranges pratiques et les mouches volant même en plein hiver. On sourit beaucoup à ces récits, de même qu’à ceux aux sujets plus difficiles, la convalescence de sa mère et sa propre opération aux ovaires. C’est avec beaucoup de cœur et une énergie contagieuse que Chantal Fleury partage avec nous les aléas de sa récente situation de nouvelle propriétaire, avec les questions et les doutes qui viennent avec.

Piquant au passage Sainte-Thérèse-en-Haut et Fontainebleau et récoltant ainsi les rires complices du public, elle nous raconte avec des descriptions très imagées son «magasinage de maisons» et les procédures d’achat, son emménagement et les nouvelles craintes générées par ce dernier. Débuter une nouvelle relation, découvrir les petites manies de l’autre et vivre avec, voilà une réalité que l’humoriste connaît bien et décortique dans une montée dramatique plutôt drôle. C’est par ce segment que se clôt la première partie du spectacle, pleine d’un humour du quotidien amusant, malgré des chutes manquant un peu de mordant.

En deuxième partie de la soirée, l’humoriste mise beaucoup sur les costumes et les accessoires de jeu et de décor. Vêtue d’une combinaison de parachutiste avec le moniteur attaché au dos, Chantal Fleury exprime ses inquiétudes et son inconfort face au saut en parachute, extrapole son vertige avec des gags souvent faciles, générant à la fois petits malaises et rires gras.

Du parachute, on passe à l’accident de vélo de montagne, dans un récit expressif livré avec un jeu physique, aux descriptions qui font mal rien qu’à être écoutées. Mais encore là, les punchs sont faibles ou absents. On a même droit à la classique «envolée de castors» et au désuet Willy Waller 2006 des Têtes à claques. Les misères de partir sa piscine et d’utiliser la tondeuse pour la première fois, les relations à long terme que l’on tisse avec Trévi et Canadian Tire sont aussi au menu de cette seconde moitié qui lève moins que la première, même si ce numéro sur la vie de tous les jours récolte plus de rires.

L’humoriste s’est aussi mise à la chasse à l’orignal, dans l’espoir de reconnecter avec elle-même et la nature. Aussi nous fait-elle part de ses réflexions, analyse l’équipement, pantomime la poursuite de sa proie. Le numéro traîne toutefois en longueur, malgré toute l’énergie déployée et les expressions faciales exacerbées de Chantal Fleury, et s’achève sur une finale de gumboots brouillonne et incomprise, au terme d’une soirée où l’on sourit plutôt que l’on rit, mais qui gagnera sûrement en efficacité avec un rythme resserré et une petite touche d’originalité.