Munuera et Bonet nous entraînent plus particulièrement dans l’Espagne des années 1920 dans un village isolé et perdu où les croyances ancestrales et les superstitions ont cours. Pour une, la petite Artemis est littéralement attirée par l’astre lunaire qu’elle cherche à voir à tout prix chaque soir avec son jeune frère. Mais, la nuit, Artemis fait aussi de terribles cauchemars mettant en danger son frère. Le cauchemar devient malheureusement réalité quand celui-ci périt, noyé au fond du «puits du monstre». Dès lors, Artemis s’enferme chez elle pour ne plus voir personne. Mais, un jour, elle renaît à la vie pour connaître à nouveau le bonheur.
Coécrit par Munuera, pour qui il s’agit d’un premier scénario, Le signe de la lune (Dargaud, collection Long Courrier), un one-shot de 130 pages, a la particularité d’avoir été écrit et dessiné originalement par Bonet en 1995. Le récit, tiré à une centaine d’exemplaires, faisait alors 24 pages à peine. Fasciné par cette histoire, Munuera, qui en avait reçu un exemplaire, a décidé d’en faire une réadaptation. Aussi, Munuera innove pour ce qui est du graphisme en privilégiant une technique mixte de lavis et de postproduction à l’ordinateur. Autre particularité, tout le récit est en noir et blanc, exception de quelques petites pointes de rouge ici et là.
Se situant dans la grande tradition du fantastique espagnol, Le signe de la lune s’avère un conte fascinant, envoûtant et éblouissant, dont il n’y a vraiment rien à redire.