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Le coup d’envoi du temps des fêtes!

(Photo Jean-Pierre Laferrière)

Le coup d’envoi du temps des fêtes!

Publié le 23/12/2008

Stéphane Archambault nous l’a bien fait entendre, la joyeuse bande de Mes Aïeux était là pour lancer en grande pompe la saison des festivités de Noël! Ambiance conviviale, folklore contemporain et musique endiablée étaient au rendez-vous, alors que le groupe était de passage à Sainte-Thérèse, l’une des stations de sa tournée de la Ligne orange.

Devant une salle remplie à pleine capacité de spectateurs de tous les âges, les Aïeux ont joué avec cœur des morceaux issus de leurs différents albums, pour le plus grand plaisir de ce public déjà conquis.

Pour ce spectacle de facture plus urbaine, les membres du groupe délaissent leurs costumes folkloriques pour des habits contemporains. Les bruits ambiants du métro de Montréal servent de trame sonore à l’entrée en scène des Aïeux, qui prennent place sur différents paliers situés de part et d’autre d’une passerelle inclinée et surplombée d’une arche d’aluminium, le tout dans un dramatique éclairage en contre-jour. Cette mise en scène établit les bases d’un concert des plus théâtraux et créatifs. Le déni de l’évidence, rythmée et entraînante, scelle déjà les rapports entre le public enthousiaste et les musiciens. C’est entre autres avec des références toutes térésiennes, telles que le HB, le restaurant Mr. Burger ou le Kafé étudiant du cégep Lionel-Groulx, que Mes Aïeux s’assurent une complicité particulière avec la foule, à laquelle ils s’adressent avec simplicité et humour.

La musique de Mes Aïeux se fait tour à tour politique avec une Qui nous mène? endiablée, réconfortante avec Continuer pareil, humoristique et critique avec cette rigolote messe à «saint Bill Gates» et sa Prière cathodique aux jeux de mots réussis, avant de plonger dans La corrida de la Corriveau, inspirée du fait divers bien connu et abordé de façon ingénieuse. À la manière de maîtres de cérémonie d’un cirque à l’ancienne, le groupe rend hommage au Grand Antonio, légende contemporaine montréalaise, sur un rythme particulièrement intéressant. La première partie du concert s’achève sur La grande déclaration, magnifique chant d’amour, pour l’être aimé… et Sainte-Thérèse!

Au retour de l’entracte, Stéphane Archambault nous promet une seconde moitié des plus rythmées et c’est Le repos du guerrier, tour de force d’écriture avec une section centrale plutôt rock, qui l’amorce. Avec la très disco La basse-cour, jumelée à l’étonnante Hommage en grains, la scène se métamorphose en discothèque, avec boule miroir et serveuse en prime! Une autre légende québécoise est dépeinte, scelle d’Alexis Lapointe dit le Trotteur, en parallèle avec le rythme effréné de la vie moderne, dans l’excellente Train de vie. Avec Dégénérations, le public est invité à se lever et à danser, ce qu’il fera jusqu’à la toute fin du spectacle sur des pièces telles que Mononcle Prémi et Ton père est un croche, aux rythmes accrocheurs. Déjà, la foule réclame un rappel qui sera accordé sans trop attendre. L’allégeance sportive des Aïeux est désormais connue de tous, grâce au Fantôme du Forum, et leur implication écologique également, puisqu’ils sont porte-parole de la coalition Eau Secours et qu’ils nous offrent leur propre chant de résistance, Belle, embarquez.

Bref, c’est un spectacle des plus réussis qu’il nous a été donné de voir, en ce 20 décembre, au Théâtre Lionel-Groulx. Des musiciens et interprètes excellents, jouant avec plaisir et intensité des pièces aux textes créatifs, rythmes variés et thèmes tour à tour folkloriques et urbains, le tout dans une ambiance festive. Rien de mieux pour amorcer le temps des fêtes!