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Le conseil municipal encore une fois divisé

(Photo Michel Chartrand)

Le conseil municipal encore une fois divisé

Publié le 01/09/2010

Interpellés par le projet d’implantation, à Boisbriand, d’une école primaire privée associée au réseau des Écoles Vision (une école trilingue de niveaux préscolaire et primaire), quatre des huit conseillers municipaux, Mario Lavallée, Gilles Sauriol, Dave McKinley et Lyne Levert, se sont adressés aux médias pour faire le point sur ce projet.

«L’école vision de Boisbriand représenterait un investissement entièrement privé de près de 6 millions de dollars dans notre communauté. Nous croyons que c’est un beau projet de transition entre le secteur commercial et industriel léger. De plus, avec la proximité du Centre d’excellence Sports Rousseau et du Collège Boisbriand, l’école Vision consoliderait ce pôle institutionnel», a fait valoir le conseiller Sauriol.

Or, le problème se situe précisément là: sur le choix de l’emplacement, en plein cœur d’une zone industrielle. Pour empêcher l’établissement d’une école à cet endroit, le conseil municipal a récemment entamé des démarches pour ajouter une restriction de zonage en ce sens.

Une première lecture du projet de règlement a d’ailleurs été approuvée, sur vote divisé, il va sans dire, lors de la séance publique de juillet dernier. Une deuxième lecture devrait prendre place lors de la prochaine séance du conseil, le 7 septembre. Après sa troisième lecture, vraisemblablement lors de la séance d’octobre, le projet sera dès lors adopté.

«La mairesse Cordato, soumise à des pressions, veut bloquer tout projet d’école privée à Boisbriand. Quand j’ai vu son conjoint Louis Kemp se lever en séance du conseil pour m’interrompre en disant qu’il y avait suffisamment d’écoles privées dans la région et que j’ai vu le regard que lui a lancé la mairesse, j’ai tout compris», ajoute M. Sauriol.

Un faux débat?

Pour Daniel Keiser, conseiller du secteur concerné élu sous la même bannière que la mairesse, il en va tout autrement. «Parce que le mari de la mairesse est commissaire d’école, les conseillers de l’opposition s’imaginent que Mme Cordato est nécessairement contre l’école privée», croit-il.

Or, selon lui le débat est tout autre et plusieurs facteurs doivent alors être pris en compte. Comme la taxation d’un établissement d’enseignement situé en zone industrielle et toute la question entourant la sécurité des usagers.

«Prenez le Collège Boisbriand, établi lui aussi en pleine zone industrielle. Le problème ne se situe pas au niveau des élèves qui fréquentent cette école le jour mais plutôt des jeunes qui s’y rendent le soir pour profiter des installations, comme le terrain de soccer. Il faut aussi penser à leur sécurité à eux. Sans oublier que la Ville de Boisbriand enregistre un manque à gagner au niveau de la taxation de 70 000 $ à 100 000 $ par année», fait-il valoir.

Selon lui, le fondement même de ce prétendu débat entre l’école privée ou publique soulevé par les élus de l’opposition n’est ni plus ni moins qu’une question de politicaillerie. Et si le projet proposé ciblait un autre terrain situé cette fois hors d’une zone industrielle? «Nous ne serions définitivement pas fermés à cette idée», a-t-il répondu.

D’avis que l’argument contre les écoles en zone industrielle ne tient pas la route, les quatre conseillers de l’opposition invitent les quelque 300 citoyens concernés par ce projet à assister à la prochaine séance du conseil et à s’opposer à la restriction de zonage. Face à la mobilisation des citoyens, font-ils valoir, la Ville n’aura d’autre choix que d’aller en référendum.