logo journal nord-info
icon journal
Festival de la chanson de Granby: Lisa-Marie la butineuse

Bow Bow Band

Festival de la chanson de Granby: Lisa-Marie la butineuse

Publié le 08/08/2016

Elle baigne dans la musique depuis sa tendre enfance, et même avant sa naissance, quand sa mère écoutait Elvis en pointant son bedon vers les hauts-parleurs. C’est pour ça, apprend-on, qu’elle porte le prénom de la fille du King et c’est sans doute pour la même raison qu’elle butine de fleur en fleur la matière qu’il faut pour inventer de nouvelles chansons qu’elle proposera au public comme au jury du Festival international de la chanson de Granby, du 17 au 27 août.

Lisa-Marie Jolin est une artiste éclectique qui explore en ce moment l’univers du country-folk, à la tête de son nouveau groupe, le Bow Bow Band, qui utilise la guitare, le violon, la contrebasse, le banjo et la voix sciemment yodlée pour raconter des histoires rigolotes qui ne puisent pas moins dans la réalité moderne en se tenant à hauteur humaine, dans la quête du bien-être ou de ce que l’on pourrait appeler le bonheur ordinaire.

Le Bow Bow Band est né spontanément, en mars dernier, du besoin, pour Lisa-Marie, de jouer ses propres compositions, elle qui l’avait déjà fait (elle a produit un premier album intitulé Murs de soie, en 2011) mais qui, depuis ce temps, se spécialise plutôt (et encore) dans l’interprétation de grands succès rythm & blues, doo-wop, rockabilly et country, avec le groupe Les Bluebell Sisters.

La genèse

«On a fait un jam, pour s’amuser, et ç’a été tellement plaisant qu’on s’est dit : on va envoyer ça à Granby et on verra», raconte l’auteure-compositrice-interprète thérésienne. «L’idée, c’est de faire de la chanson festive, qui ne se prend pas trop au sérieux, avec des onomatopées que les gens chantent avec nous», illustre-t-elle en identifiant de la sorte l’origine-même du nom du groupe qui vient de la chanson Dur d’être moi, dont les «bow! bow!», livrés en chœur par les musiciens, ont rapidement trouvé écho chez les premiers auditeurs.

Le répertoire du groupe est relativement modeste, pour l’instant, mais les chansons s’accumulent sur la planche de travail, tout comme les dates de spectacles que Lisa-Marie Jolin et le Bow Bow Band livreront à compter de septembre. Outre Lisa-Marie, on y retrouve les Mathieu Roberge (contrebasse et voix), Christine Séguin (piano et voix), Léandre Joly-Pelletier (guitare, banjo, mandoline et voix) et Marie-Pierre Daigle (violon et voix).

Butiner, explorer…

On est loin de la sonorité des Bluebell Sisters comme du timbre vocal et de la pureté poétique de Murs de soie, ce qui s’explique par une volonté d’aller à fond dans l’exploration des genres (elle a fait de l’opéra, du gospel, du jazz, nommez-les) à la manière d’une actrice. «Je m’adapte, dit-elle, et c’est toujours très sincère. Il y a une facette de ma personnalité dans tout ce que je fais. J’avais envie d’écrire dans le langage de tous les jours, celui qu’on parle sans faire attention. Je mets du slang et des anglicismes. Je ne me prive pas. Il y a un côté festif, mais aussi un deuxième degré. Ça parle beaucoup de moi. C’est une caricature de la vie, du quotidien qui n’est pas toujours facile à vivre. Mais peu importe, il faut en rire. Un peu comme les mariachis, on peut parler des choses tristes et mélancoliques sur fond joyeux, sans s’apitoyer sur son sort.»

En goûtant, aussi, le plaisir de la camaraderie artistique, puisque Lisa-Marie Jolin, bien qu’elle pilote toujours les projets auxquels elle prend part, n’aime pas nécessairement se mettre à l’avant-scène. L’énergie du groupe, la connexion, la complicité au moment de livrer une chanson sur la scène, voilà ce qui l’allume.

Appel au vote

À Granby, outre le désir de gagner, Lisa-Marie Jolin, 36 ans, aimerait bien se donner un bout de visibilité. «Ça fait longtemps que je fais ça et je n’ai jamais réussi à vraiment gagner ma vie. Tout coûte cher, en musique, et en bout ligne, l’auteur-compositeur est toujours le dernier payé», résume celle qui enseigne aussi l’art vocal, par le biais de sa propre école située à Rosemère (École de Chant Rosemère).

Lisa-Marie Jolin et le Bow Bow Band ont donc atteint les demi-finales du Festival de Granby, un concours avec jury, mais le public peut avoir aussi son mot à dire via le volet La chanson populaire Tim Hortons, qui s’affiche sur le site du Festival [ficg.qc.ca]. Vous pouvez y entendre les chansons des 24 demi-finalistes (dont celle de Lisa-Marie Jolin, intitulée Tinder) et voter autant de fois que le voulez, jusqu’au 19 août. Vous pouvez également prendre régulièrement de ses nouvelles sur sa page Facebook.

«Pour moi, exprime Lisa-Marie, une bonne chanson repose sur un bon texte et doit proposer un univers, quelque chose qui te transporte. Et si elle est vraiment bonne, elle change ta vie, elle te guérit.»