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Et vint le déluge… de décibels

(Photo Michel Chartrand)

Et vint le déluge… de décibels

Publié le 28/09/2010

Il ne faut pas reculer loin dans le temps pour se rappeler l’époque où le houblon coulait à flot dans un spectacle d’Éric Lapointe. Il était facile de penser que l’artiste autant que le spectateur pouvait perdre toute inhibition grâce à toute cette quantité d’alcool et commettre des excès. Si la tempérance est présente dans la nouvelle vie d’Éric Lapointe, sur la scène il n’y a pas de changement, on assiste toujours et encore à un débordement d’énergie et de décibels.

Dès l’apparition du rocker, jeudi dernier au TLG, des admirateurs sont accourus rapidement vers l’avant de la salle pour serrer la main de leur idole et lui offrir des fleurs. Les liens qui unissent l’artiste avec son public sont visiblement encore plus forts depuis qu’il a su montrer sa vulnérabilité au grand jour. Et nul besoin d’un verre de bière pour avoir le goût de le faire.

Fidèle à ses habitudes, il a su faire preuve d’une grande générosité. Il a préservé de belle façon sa réputation de bête de scène. Ce gars de party a réussi à faire lever la salle assez rapidement et pas seulement les personnes assises aux premiers bancs. Il faut dire que l’on s’y prend à trois guitares électriques et une basse pour survolter avec brio la foule. Il a même réussi à créer quelques sueurs froides lorsqu’il est tombé sur scène, sur le dos, après avoir déversé une bouteille d’eau sur lui question de se rafraîchir un peu. Quand le rocker s’improvise cascadeur…

Dans un spectacle de deux heures, sans entracte, le chanteur a interprété, bien appuyé par son choriste Rick Hugues, ses grands succès et a offert une version très sentie de la chanson Ailleurs, qu’il a interprétée sur l’album Marjo et ses hommes. Il a profité de la puissante voix de son choriste pour interpréter une autre chanson qui a pris d’assaut les ondes radiophoniques lors de sa sortie, One Hundred Years From Now, enregistrée en duo avec Dennis DeYoung, l’ex-leader de Styx. Au grand bonheur des diverses générations de fans, il a rendu hommage à Pierre Falardeau, avec Le screw, tiré du film Le Party réalisé par ce cinéaste décédé en 2009. Il a également interprété les deux chansons thèmes de la série de films Les Boys, incluant Le Boys blues band.

100 % testostérone

Entouré de sa gang de gars musiciens, qu’on croirait pour la plupart fraîchement sortis d’une publicité de Harley-Davidson, Éric Lapointe carbure à la testostérone. Les dames y trouvent leur compte et leurs copains s’y identifient. Et si la modération a bien meilleur goût, côté décibels, c’est l’abondance. Tellement qu’il faut quelques minutes après le spectacle pour retrouver son ouïe.

Fait agaçant, la prononciation des paroles par Éric Lapointe est souvent déficiente, ce qui les rend inaudibles. Vaut mieux connaître les paroles des chansons de l’artiste. À défaut, il est fortement suggéré de se procurer ses disques. Ce n’est donc pas en spectacle qu’il vous sera possible d’en apprécier la relative poésie ou les rimes.

Reste que les fans d’Éric Lapointe, les vrais, n’en semblent aucunement incommodés. Et tant que cette faveur du public persistera, aussi longtemps la bête de scène règnera.