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Escouade Marteau : coup de filet à Boisbriand

Sylvie Saint-Jean

Escouade Marteau : coup de filet à Boisbriand

Publié le 04/02/2011

L’escouade Marteau de la Sûreté du Québec a procédé à une série d’arrestations très tôt, dans la matinée du jeudi 3 février, à Boisbriand.

Les personnes arrêtées sont : l’ancienne mairesse de Boisbriand, Sylvie Saint-Jean, les entrepreneurs Lino et Guiseppe Zambito, d’Infrabec, France Michaud et Gaétan Morin, de la firme d’ingénieurs Roche, Rosaire Fontaine et Claude Brière de la firme BPR-Trix et ex-conseiller municipal.

Au total, 28 chefs d’accusation ont été retenus contre les personnes impliquées. On parle notamment de fraude, d’abus de confiance, de complot, d’extorsion et de tentative de trafiquer des élections. Pour sa part, l’ancienne mairesse de Boisbriand fera face à sept chefs d’accusation, dont complot et fraude.

Selon le quotidien La Presse, le père et le fils Zambito seraient accusés de fraude envers la Ville de Boisbriand dépassant un montant de  5 000 $. On leur reproche aussi d’avoir incité un concurrent à retirer sa soumission. Lino Zambito aurait aussi menacé un autre concurrent dans le cadre des projets Grande Tourelle et Côté Sud.

Lors du point de presse de la Sûreté du Québec, Denis Morin, inspecteur, a révélé que les accusés avaient mis en place un système organisé et bien structuré afin de  bénéficier de contrats et d’avantages de la Ville de Boisbriand. «C’est un système bien organisé où, en échange de contrats, des gens bénéficient de voyages ou d’avantages», a-t-il dit, restant muet sur la majorité des questions plus pointues.

Les arrestations à Boisbriand sont les premières actions d’envergure de cette escouade relevant de la Sûreté du Québec, crée en 2009 en réponse à la demande de mise en place d’une commission d’enquête. L’équipe est chargée d’enquêter sur le milieu de la construction, notamment sur les allégations de collusion et les liens possibles avec le crime organisé.

On se rappellera qu’en décembre 2009, les enquêteurs de l’opération Marteau avaient mené des séries de perquisitions à Boisbriand, ainsi que dans les locaux de la firme Infrabec. Le but : trouver des preuves concernant les allégations de collusion et de corruption. Des perquisitions avaient également eu lieu dans les bureaux de la firme d’ingénieurs Roche, à Montréal et à Québec. À cette époque, le dossier de l’agrandissement de l’usine d’épuration des eaux, à Boisbriand, était au cœur des conversations.

À l’extérieur du pays, l’actuelle mairesse de Boisbriand, Marlene Cordato, a commenté ces arrestations via conférence téléphonique. «Les arrestations sont la preuve qu’à titre d’élu, nous sommes toujours responsable de nos actes», a-t-elle mentionné.

Selon Marlene Cordato, les allégations de conflit d’intérêt dont elle a fait les frais démontrent une fois de plus la volonté de ses adversaires politiques de brouiller les cartes. «Les arrestations d’aujourd’hui expliquent pourquoi nous avons été la cible d’allégations», dit-elle.

Le maire suppléant, Denis Hébert, s’est dit satisfait du déroulement du dossier jusqu’à maintenant. «Il est temps que les citoyens de Boisbriand puissent faire confiance à leurs élus», a-t-il dit.