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Don d’ovules: le miracle!

C’est la consternation pour le couple et leur donneuse

Don d’ovules: le miracle!

Publié le 13/04/2012

Chapitre 8
Dans lequel on se rend compte que les miracles existent

«Tout à coup, elle est apparue. Sans crier gare, sans s’annoncer… Affichant ses jolis 26 printemps, elle a surgi, comme d’un lieu sacré où seuls quelques élus (dont notre couple de prédilection) peuvent accéder. “Vous voulez un bébé?” leur demanda-t-elle. Et d’un coup de baguette magique…»

La bonne personne

«Même si nous étions échaudés, nous avons senti qu’Anne était la bonne personne. Elle avait déjà fait un don d’ovule en mai 2011, et elle connaissait toutes les implications que comprenait sa donation», raconte Matisse.

C’est en raison justement de cette première donation, somme toute récente, que la jeune femme hésite quelque peu avant de contacter le couple. Mère de deux jeunes enfants, Anne n’a cependant qu’un seul souhait; redonner ce que la vie lui avait déjà offert: des enfants en santé.

Force est de constater que sa façon de faire diffère aussi de celle des autres donneuses rencontrées jusqu’à maintenant. Son premier don, qui fut offert de manière altruiste, donc sans rémunération aucune, a également été le fruit d’un choix personnel. La donneuse sélectionne son couple et non le contraire.

«Nous étions très chanceux qu’elle nous ait choisis. Cette fois-ci, elle voulait que ce don serve à quelque chose: offrir un voyage à ses enfants. Pour notre part, nous étions très confortables avec l’idée.»

Le dossier de Anne est rapidement transféré à la clinique de fertilité de Mégane et Matisse. Rendu prudent par les révélations de Anne, à savoir que sa première donation avait été très éprouvante physiquement, le couple veut s’assurer que cette dernière ne revive pas les mêmes tourments.

«Anne nous avait dit que le protocole n’avait pas fonctionné pour elle. Elle avait fait une superovulation qui avait engendré de nombreuses douleurs. Nous avons donc redoublé de prudence.»

Le temps file rapidement et les tests déjà effectués dans le passé présentent toujours la même date butoir. Il faut agir vite. La première rencontre avec le médecin est concluante pour Anne. Son protocole sera moins agressif pour elle. Pas question de répéter le même scénario.

S’ensuit alors le premier point majeur à vérifier, le test de compatibilité entre la donneuse et la future mère de famille. «Les résultats devaient être identiques pour les deux, sauf que l’un des dossiers indiquait le contraire. Après des vérifications et quelques sueurs, les tests se sont avérés positifs. Nous pouvions donc commencer», relate Matisse.

Quant aux examens psychologiques et physiques effectués auprès de Anne, ils sont tous positifs. De plus, la synchronicité entre les deux femmes est excellente, les deux présentant le même cycle menstruel et ovulatoire, ce qui est plutôt rare. «La ponction pour l’extraction des ovules était fixée au 28 novembre.»

Entre-temps, il faut mesurer l’endomètre de Mégane par échographie et l’épaissir afin qu’elle puisse abriter l’embryon à venir. «C’était la première fois que cela nous arrivait. Nous partions de tellement loin et savoir que tout allait dans le bon chemin nous rendait à la fois anxieux et excités. Nous vivions beaucoup de bonheur.»

Le 24 novembre, à quelques jours de l’extraction prévue, un pépin se pointe. Le nombre d’ovocytes matures n’est pas atteint et il faut réajuster la médication. Deux jours plus tard, une autre échographie attend la donneuse. Le degré de maturité des ovules est-il recevable?

Inquiet et tendu, le trio attend le résultat. La réponse tant attendue leur parviendra de l’infirmière sur place qui les informera que tout est arrêté.

Le protocole n’a pas bien fonctionné.

C’est la consternation.

À venir

Chapitre 10: dans lequel on apprend que la patience porte toujours ses fruits.