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Comme une odeur d’été

(Photo Yves Déry)

Comme une odeur d’été

Publié le 24/04/2009

Une ambiance décontractée et estivale régnait au cabaret de l’église Sacré-Cœur, en cette soirée du 18 avril dernier. Dans le cadre des soirées Jazz, c’était au tour de l’excellente Kellylee Evans de briller sous les projecteurs. Sa voix chaude et puissante, la musique suave et exotique des rythmes du monde, du R’n’B, du soul, du blues et du jazz en ont fait un concert mémorable et une soirée des plus agréables.

Au son d’une introduction musicale percussive aux modulations arabisantes, l’artiste amorce le spectacle avec I don’t want you to love me. Sympathique, un sourire toujours accroché aux lèvres, elle fait ensuite la promesse d’essayer de parler français tout au long du concert, en implorant tout de même l’indulgence du public. Ses efforts un peu laborieux, mais empreints de sincérité, achèvent déjà de conquérir le public qui l’applaudira longuement et chaleureusement entre chaque pièce, mais qui attendra la toute fin du concert pour se manifester plus bruyamment, comme ça semble être la coutume à Sainte-Thérèse. Ainsi, devant cet auditoire au silence respectueux, Kellylee Evans se dévoilera avec des morceaux aux textes autobiographiques portés par des mélodies aux rythmes variés.

Que ce soit avec une Enough aux airs de bossa-nova, Let’s call a truce tonight aux accents vaguement reggae ou encore avec des morceaux franchement blues ou flirtant avec la ballade pop-rock (How do you get along without me), la musique se fait riche et étoffée, et la voix, nuancée et texturée. Omniprésente, la musique nous emporte, ainsi que l’interprète, dont le corps ondule doucement et dont les gestes semblent émaner de la musique elle-même. Sa voix se fait tour à tour caressante ou éclatante, toujours maîtrisée, et les musiques dansantes, poignantes ou langoureuses.

Avec son charisme et sa présence incroyable, Kellylee Evans irradie, s’appropriant la scène sans une once d’arrogance. C’est plutôt l’amour du spectacle et de la musique qui l’habite, chaque note chantée et chaque mot prononcé venant de ses tripes et offert à nous comme des présents. Elle laisse souvent toute la place à ses remarquables musiciens, se retirant dans un coin du plateau et profitant elle aussi du spectacle, souriant inlassablement et se laissant bercer par l’enveloppante musique.

Et lorsqu’elle s’adresse au public, c’est surtout pour rire et plaisanter avec lui, mais aussi lui exprimer toute sa gratitude. Ne voulant pas quitter la scène à la fin du concert, elle offre de longues pièces, la première nostalgique et tout en douceur, qui lui vaudra une chaleureuse ovation debout, la seconde qui transformera l’endroit en piste de danse. Kellylee Evans arpente alors la salle pour partager l’instant avec les spectateurs, mettant ainsi fin à ce concert qui fleurait bon l’été et la passion de la musique.