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Au-delà de la différence: une première dans une institution collégiale

(Photo Michel Chartrand)

Au-delà de la différence: une première dans une institution collégiale

Publié le 20/04/2010

Le Cégep de Saint-Jérôme vient d’écrire une page d’histoire dans le milieu collégial au Québec. Comment? En mettant sur pied la première Semaine de sensibilisation aux limitations fonctionnelles non apparentes, du 12 au 15 avril derniers. Intitulée Au-delà de la différence, cette semaine a permis aux différents organismes de la région des Laurentides venant en aide aux personnes atteintes de ces limitations de se placer à l’avant-scène pendant quatre jours afin de présenter leurs services auprès de la communauté étudiante et enseignante de Saint-Jérôme.

Pourquoi organiser une semaine de sensibilisation aux limitations fonctionnelles non apparentes? Selon les responsables du service auprès des étudiants, il semble que le nombre d’inscriptions d’étudiants atteints de limitations a connu une augmentation au cours des dernières années. «Au cégep de Saint-Jérôme, la clientèle aux prises avec ce type de limitations est passée de 20 à 80 depuis deux ans. Cette tendance est également observée dans l’ensemble du réseau collégial», explique Alain Bouchon, responsable des services étudiants.

Qu’est-ce qu’une limitation fonctionnelle non apparente? Peu de gens connaissent le terme ou encore les maladies regroupées sous le chapeau des limitations non fonctionnelles. En général, on utilise cette expression pour catégoriser les handicaps non perceptibles à l’œil. Il peut s’agir de l’autisme, de la dyslexie, d’acouphène (sifflements d’oreilles), etc. «La bonne intégration de cette clientèle repose, entre autres, sur une responsabilisation individuelle et collective, de même que sur un savoir-faire commun», précise Philippe Boucher, psychoéducateur, consultant et répondant du Service d’aide aux étudiants pour le cégep de Saint-Jérôme.

Selon les informations, il semble que les intervenants du milieu collégial au Québec soient plus sensibles aux besoins de cette clientèle. Cette situation s’explique par la démystification de plusieurs de ces maladies dans la société. «Chose certaine, les troubles d’apprentissage et de santé mentale sont davantage connus, documentés et diagnostiqués. Cela accentue certainement cette impression. L’augmentation des cas recensés démontre qu’il y a une meilleure connaissance des services offerts par le Cégep de Saint-Jérôme. C’est aussi la preuve du besoin de cette clientèle dont les difficultés sont sous-estimées et méconnues», de poursuivre le psychoéducateur.

Tout au long des quatre journées de la semaine de sensibilisation, les organisateurs avaient préparé différentes activités. On retrouvait de la projection de films, l’installation d’un salon des ressources, des expositions, et une table ronde afin de discuter de la problématique.

Avec la tenue de cette semaine sensibilisation, les organisateurs poursuivaient également un deuxième objectif. Lequel? Celui d’amener les élèves diagnostiqués à se prévaloir davantage des services disponibles au cégep. «En accédant à des mesures de soutien, l’étudiant souffrant, par exemple, de dyslexie ou de troubles déficitaires de l’attention sera en mesure de fournir un rendement comparable à celui des autres étudiants», évalue Philippe Boucher. Déjà le Cégep a l’intention de revenir à la charge l’année prochaine avec une nouvelle semaine de sensibilisation.