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Groulx n’a pas besoin de charte de la laïcité, disent les libéraux

La ministre Christine Saint-Pierre a profité de son passage à Boisbriand pour visiter les installations du Symposium de la sculpture.

Groulx n’a pas besoin de charte de la laïcité, disent les libéraux

Publié le 16/08/2012

Même si les nouveaux arrivants se pressent de plus en plus aux portes des Basses-Laurentides, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Ils s'intègrent tant et si bien que la Charte de la laïcité proposée par Pauline Marois paraît inutile aux libéraux Linda Lapointe et Christine Saint-Pierre.

«Nous, on ne sent aucun problème d’immigration dans Groulx», affirme la libérale dans la circonscription de Groulx, Linda Lapointe, qui s’est arrêtée au Symposium de la sculpture, mercredi matin, en compagnie de la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Christine Saint-Pierre.

Le tissu régional est pourtant en voie de changement. Déjà, plusieurs familles d’origine ethnique se sont installées à Boisbriand. La municipalité compterait 56 familles provenant du Laos, alors que la communauté juive hassidique compte entre 2 000 à 3 000 individus, selon la mairesse de l’endroit, Marlene Cordato. Leur intégration se passe bien, selon elle, même si l’anglais s’entend de plus en plus.

Certains candidats, notamment celui d’Option nationale dans Groulx, Alain Marginean, ont déjà reproché au parti libéral son manque de soutien aux nouveaux arrivants et un programme de francisation presque inexistant.

Pourtant, assure la ministre Saint-Pierre, les nouveaux arrivants ont désormais l’obligation d’apprendre le français et certains s’y mettent même avant d’arriver au Québec.

Un article paru dans Le Devoir du 16 mai dernier a toutefois laissé savoir que le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles a mis fin, en janvier, à l’accès continu aux cours de francisation, forçant ainsi les nouveaux arrivants à attendre jusqu’à trois mois pour avoir leur place en classe.

Quant à l’idée de créer une charte de la laïcité, comme le souhaite la chef péquiste, Mme Saint-Pierre n’est pas convaincue qu’elle respecte la Charte des droits et libertés canadienne. Selon elle, Mme Marois devra passer par une clause dérogatoire avant de pousser son projet de charte plus loin.

En matière d’intégration, la ministre Saint-Pierre préfère marcher de concert avec la Charte des droits et libertés qui préconise l’égalité entre l’homme et la femme. Elle estime que la laïcité ne prouve en rien l’intégration des communautés ethniques. «Rappelons-nous l’affaire Chaffia. Les filles ne portaient pourtant pas le voile. Il faut s’interroger sur ce genre de dossier pour éviter que ça se reproduise», a indiqué Mme Saint-Pierre, en soulignant la gravité de la chose.

En présentant son projet de Charte de la laïcité, lundi dernier, Mme Marois a précisé ses intentions: établir la neutralité de l’État et donner prépondérance à l’égalité entre les sexes. Certaines idées se croisent donc entre le parti de Pauline Marois et celui de Jean Charest.

Mme Saint-Pierre rappelle que son parti a néanmoins déposé le projet de loi 94, en 2010, dont l’objectif visé est d’interdire le port du voile dans les institutions publiques. «Pour des raisons de sécurité, il faut que les choses se fassent à visage découvert», précise-t-elle.

«Il faut qu’on laisse la liberté aux gens si on veut qu’ils s’intègrent à la société. Pour intégrer les immigrants, on ne doit pas les isoler», affirme-t-elle également.