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Serge Baker, un enseignant qui laissera sa marque

(Photo Michel Chartrand)

Serge Baker, un enseignant qui laissera sa marque

Publié le 23/06/2009

Il y a de ces enseignants qui marquent. Serge Baker en est un. Enseignant de musique depuis 34 ans, dont 31 ans à l’école primaire Horizon-du-Lac, à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, Serge Baker a laissé sa trace dans la mémoire de centaines d’enfants au fil des ans.

L’enseignant de musique prendra sa retraite dans quelques jours, mais ne tournera pas le dos à la musique, au contraire. Il compte en faire bénéficier encore les enfants avec la création de sa maison d’édition, Aubade Éditions musicales, à travers laquelle il entend publier des livres-disques pour enfants et des partitions de jazz. Il détient quelque 2 500 compositions instrumentales et 200 chansons pour enfants.

Deux de ses anciens élèves, Vanessa Blais et Carole Paré, sont aujourd’hui des collègues de travail. Les bons mots fusent de toutes parts lorsqu’il est question de M. Baker. Enthousiasme, passion, dynamisme, générosité, patience, tolérance sont les mots utilisés pour le décrire. Blasé de l’enseignement après 34 ans? Les deux anciennes élèves répondent sans hésiter d’un non franc. «Les élèves sentent qu’il les aime et qu’il croit en eux», assure Mme Paré, enseignante de cinquième année.

Et pour cause. Avec tous les projets qu’il a entrepris, il a su inculquer une véritable vocation musicale à l’école Horizon-du-Lac. Il a composé six comédies musicales qui ont été jouées par les élèves. Il a également fondé l’harmonie scolaire pour les élèves de la troisième à la sixième année.

Son successeur, Pierre Jolivet, poursuivra cette activité parascolaire l’an prochain, ce qui ravit M. Baker. «J’espère que la philosophie musicale que j’ai ancrée à l’école est là pour rester, mais c’est indépendamment de moi», convient Serge Baker.

Détenteur d’un baccalauréat en musique et en enseignement, il a toujours vu la musique comme un moyen de transmettre d’autres connaissances reliées à l’histoire ou à la géographie. Pour lui, il était important d’inculquer le goût d’apprendre et d’être curieux, à ses élèves.

Des anecdotes ponctuent son enseignement. Il admet être «sorti» du programme pour enrichir la culture générale de ses élèves. C’est d’ailleurs ce qui ressort des entretiens obtenus avec deux d’entre eux. «C’est certain que de voir une personne motivée devant soi, ça donne le goût d’être comme ça», a mentionné Vanessa Blais, enseignante de deuxième année.

Après 30 ans dans le monde de l’éducation, M. Baker a assisté aux coupures du nombre d’heures de cours d’art octroyées en classe. «Il fallait ramer plus fort», admet-il. Il avoue qu’il a pu être appuyé par la direction de l’école tout au long de ces années. Contrairement à une majorité d’écoles primaires, le cours de musique se donne à tous les niveaux scolaires.

M. Baker confirme que la musique a permis à certains de ses élèves de trouver leur voie. «J’ai été témoin de changement de comportement majeur», raconte-t-il. Des élèves qui, plus tard dans leur vie, ont vécu des moments difficiles et pour qui la musique leur a fait réaliser qu’il fallait rester dans le bon chemin.

Il a également permis de donner le goût de la musique à d’autres, comme Martin Chalifour, aujourd’hui premier violon à l’Orchestre philharmonique de Los Angeles. Mais ce dont il reste le plus fier ce sont ses comédies musicales et l’harmonie scolaire qu’il a mises sur pied.