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Une carrière à l’image de l’arbre qui grandit

Photo Benoît Bilodeau – Serge Dion, président de Jardin Dion.

Une carrière à l’image de l’arbre qui grandit

Publié le 04/05/2018

Amorcée à l’âge de 14 ans, dans les champs de production que possédait son défunt père Wilfrid, la carrière de Serge Dion dans le domaine de l’aménagement paysager et de l’horticulture en aura été une à l’image même d’un arbre qui a besoin de beaucoup d’heures et d’années de soins et de passion pour grandir.

Car, des heures de travail, Serge Dion, président de Jardin Dion, une entreprise de Sainte-Thérèse, en aura consacrées des centaines et centaines depuis ce premier jour où il a été appelé à travailler pour le centre du jardin que son père avait graduellement développé. Déjà, son père était associé avec son frère Guy Dion dans une entreprise de pavage lorsque les deux hommes ont commencé, dans les années 1950, dans le monde des affaires.

«On demandait souvent à mon père un certain aménagement paysager après que les travaux de pavage et d’excavation aient été effectués. De fil en aiguille, les contrats ont augmenté et le centre de jardin a été créé au début des années 1970» , de raconter l’entrepreneur âgé de 58 ans, qui a donc débuté dans les champs, à effectuer, durant l’été, du désherbage.

Le choix de l’horticulture

Puis, vers l’âge de 15-16 ans, avec un Belge que son père avait engagé, il est initié à la production de boutures d’arbustes pour les besoins de la pépinière. «En un mois, on faisait entre 50 000 et 60 000 boutures, que l’on plantait dans du sable dans de petites serres, pour qu’elles fassent des racines. Le Belge m’avait alors appris les noms latins des plantes. Il m’avait dit «Tu vas en apprendre un par jour; au bout d’une semaine, tu en sauras sept, au bout de deux, 14, et ainsi de suite» . C’est comme ça que j’ai commencé à apprendre les noms des arbustes et des plantes, et je me suis alors intéressé au métier d’horticulteur» , se remémore Serge Dion, qui se rappelle avoir été à l’époque, un jeune curieux, désireux de toujours en apprendre davantage.

Une fois son secondaire complété, il part à l’Institut d’agriculture de Saint-Hyacinthe où sa sœur Sylvie étudiait déjà depuis un an. Moins «studieux» à l’époque, dit-il, il n’y sera qu’un an. Ce qui ne l’empêchera pas par après de suivre, par les soirs, des cours en administration, ou encore, en horticulture. Alors que lui avait choisi l’horticulture, son frère Alain, un passionné de la machinerie, avait plutôt opté pour l’excavation.

Vers l’âge de 24 ans, Serge Dion est «promu» gérant du magasin, et gravira les échelons au fil des années pour faire de l’entreprise Jardin Dion un acteur important de la vie économique thérésienne. Et celui-ci se dit particulièrement fier de constater que l’entreprise n’a rien perdu de son caractère familial.

Ce que Serge Dion apprécie le plus de son travail, c’est de voir, en effet, le sourire des gens quand ils entrent au centre de jardin ou y reviennent pour raconter comment ils sont fiers de leurs fleurs et leurs arbustes. «Ça, c’est ma motivation! Je le dit souvent à mes employés: il faut servir et recevoir nos clients comme si c’étaient nos meilleurs amis» . C’est le secret. Si tu es bien reçu à un endroit, tu vas y revenir» , de soutenir ce grand amateur de ski alpin et de golf.

Un homme impliqué dans son milieu

S’il est devenu l’entrepreneur qu’il est aujourd’hui, M. Dion dit le devoir beaucoup à son implication dans le milieu. D’abord, dans la vingtaine au sein de l’Association des paysagistes du Québec, où il a appris à avoir confiance en lui-même pour parler devant les gens. «Ç’a été une bonne école pour moi» , soutient-il.

Il s’est aussi impliqué au sein du Club Lions de Sainte-Thérèse, dont il a été le président, pendant une vingtaine d’années, au sein du conseil d’administration de la Chambre de commerce et d’industrie Thérèse-De Blainville (CCITB), qu’il a aussi présidée, pendant huit ans, et au sein du conseil d’administration du diffuseur de spectacles Odyscène, qu’il préside.

«Si la communauté est bonne pour toi, tu te dois de redonner. C’est ce que j’ai appris de mon père, et j’ai toujours continué en ce sens. Aussi, quand on s’implique, ça nous ouvre à autres choses et cela fait de nous un meilleur gestionnaire» , de mentionner celui qui a été en 2006 lauréat du prix Michèle-Bohec remis par la CCITB, et qui a reçu en 2015 la Médaille de l’Assemblée nationale.

Également, Serge Dion a été associé de près au tournoi de golf annuel organisé pour amasser des fonds dédiés au Parc du Domaine-Vert. L’homme d’affaires a été à la barre l’Omnium Serge Dion jusqu’à l’an dernier, donc pendant 16 années de suite, et les prochaines éditions porteront son nom, un honneur dont n’est pas peu fier le principal intéressé.

Et la suite…

Près de 45 ans ont donc passé depuis que Serge Dion a eu son premier boulot pour l’entreprise de son père. S’il n’envisage pas la retraite immédiatement, celui-ci s’accordera cependant un peu de répit, d’autant plus qu’une troisième génération de Dion est déjà bien en place pour prendre la relève. Sa fille Caroline Dion, sa nièce Hélène Dion, son neveu Mathieu Poirier, ainsi qu’un employé, Maxime Champagne, sont, en effet, maintenant actionnaires de l’entreprise.

«Mon rôle et celui de mes sœurs Sylvie et Sylvianne, c’est d’agir à titre de mentors, de coach. Nous avons une bonne relève, bien formée» , de dire, rassuré, Serge Dion, qui entend aussi se consacrer à un important projet immobilier à Boisbriand, sur ces mêmes terres qu’il a, dans sa jeunesse, désherbées.