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Ou l’art de semer directement sur les résidus de la culture précédente

Sainte-Anne-des-Plaines vue des champs de la Ferme Vachalê.

Ou l’art de semer directement sur les résidus de la culture précédente

Publié le 10/08/2010

En visite à la Ferme Vachalê située à Sainte-Anne-des-Plaines, le Club Action Semis Direct, un regroupement de producteurs agricoles et de gens intéressés par la conservation des sols et de l’eau présidé par Mario Cantin, a fait la démonstration d’une pratique agricole qui permet de semer directement sur les résidus de la culture précédente sans avoir à travailler le sol.

Quelque 135 participants ont pris part à cette journée d’information durant laquelle on a non seulement insisté sur l’économie potentielle en temps et en argent, mais aussi sur la conservation des sols en santé et l’absorption des eaux de ruissellement qui pourraient transporter du phosphore dans les cours d’eau.

Sur place, la famille Charbonneau, propriétaire de la Ferme Vachalê, a profité de la tribune pour présenter les essais en semis direct et en fertilisation effectués au fil des ans à la ferme. L’un des membres de la famille, Luc Charbonneau, a fait part aux visiteurs des pratiques observées en Europe et aux États-Unis et qui présentent des résultats intéressants.

Parmi les participants, le Club Profit-eau-sol, par la voix de sa représentante Sandrine Martin, a aussi dévoilé les résultats préliminaires de réduction de fertilisation sur les rendements en semis direct.

Enfin, la visite au champ aura permis aux participants de mieux constater les effets du semis direct sur le sol et d’observer les diverses couches du sol, la porosité qui permet aux racines de se développer et les canaux creusés par les vers de terre. Voilà autant d’indices qui signifient qu’un sol est en santé. La démonstration des instruments servant à mesurer la vitesse d’infiltration de l’eau dans le sol, des effets de la compaction sur le rendement des cultures et des machineries servant au semis direct a complété le programme de la journée.

Bassins versants

Par ailleurs, Hélène LeBlanc, chargée de projet pour le Conseil d’assainissement et d’aménagement du ruisseau Lacorne (CAARUL), a entretenu les participants sur les bassins versants et les façons de «prévenir au lieu de guérir» en ce qui a trait à la santé des cours d’eau. Selon elle, les agriculteurs du Québec, conscients de l’impact de leur production sur l’environnement, adoptent de plus en plus des pratiques soucieuses de la santé du sol, de l’air et de l’eau. «Il est important que tous les citoyens consommateurs reconnaissent et apprécient les efforts qui sont faits par ces entrepreneurs qui nous permettent d’avoir une nourriture saine dans le respect de l’environnement», a-t-elle ajouté.

À ce propos, mentionnons que le bassin versant du ruisseau Lacorne, situé à Sainte-Anne-des-Plaines, compte parmi les dix projets de gestion de l’eau par bassin versant en milieu agricole récemment retenus par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, de concert avec le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs et l’Union des producteurs agricoles (UPA). Ce projet vise l’amélioration de la qualité de l’eau par une réduction des apports de phosphore dans le milieu agricole, notamment grâce à l’adoption de bonnes pratiques agricoles, à la réalisation d’actions favorisant la conservation des sols et à l’application de mesures de protection des berges.