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Midi Affaires de la CCITB: Éloize, petit cirque deviendra grand

Jonathan St‑Onge

Midi Affaires de la CCITB: Éloize, petit cirque deviendra grand

Publié le 24/04/2014

Avocat de formation, Jonathan St‑Onge s’est retrouvé à l’emploi du Cirque Éloize, en 2001, puis associé l’année suivante. Depuis, il travaille à améliorer les pratiques et politiques corporatives. Histoire d’un petit cirque devenu grand.

C’est en 1993 que sept Madelinots, tous membres de la première cohorte de finissants de l’École de cirque de Montréal, ont fondé le Cirque Éloize. Depuis, 10 créations originales portent la signature Éloize, alors qu’une centaine de personnes y œuvrent, jusqu’à 400 en période de pointe. «Présentement, deux de nos spectacles tournent, chacun comptant environ 20 à 25 personnes», indique M. St‑Onge. Quelque 30 à 35 villes seront visitées par chacune des productions au cours de l’année, pour un total d’environ 200 spectacles chacune.

En 2009, le Cirque a pris un virage «grand public» avec la création d’un tout nouveau spectacle, ID, une rencontre avec un monde nouveau, celui des danses urbaines, comme le break dance et le hip‑hop, avec pour trame sonore une musique résolument rock, électronique et poétique. Sur scène, 14 artistes et 13 disciplines acrobatiques. «Ce spectacle est sur la route depuis 2009 et nous a permis de rejoindre un marché plus diversifié», constate M. St‑Onge.

Vingt ans se sont écoulés depuis la création du Cirque Éloize. Avec plus de 4 000 représentations à son actif (dans 45 pays), le Cirque compte parmi ceux qui tournent le plus au Canada. Or, 90 % de ses activités se déroulent à l’extérieur du pays. «On est encore méconnu ici. Notre terrain de jeu, c’est la planète», lâche M. St‑Onge.

C’est vrai aussi que le Cirque a grandi dans l’ombre du Cirque du Soleil. Reste qu’Éloize se distingue de plusieurs façons, à commencer par son approche, davantage axée sur l’humain. «Nous nous produisons dans des théâtres existants et sur des scènes, pas dans des chapiteaux», explique M. St‑Onge. Près du public, les artistes, sans maquillage extravagant ni costumes flamboyants, demeurent sur scène tout au long du spectacle, laissant ainsi aux gens dans la salle tout le loisir de se les approprier et de développer des liens avec leurs personnages.

Autre caractéristique, la multidisciplinarité de ses artisans. «Par exemple, si un de nos artistes fait du trapèze, il va aussi apprendre à faire de l’équilibre au sol», ajoute M. St‑Onge. Ce faisant, Éloize privilégie le développement d’une trame théâtrale plus complexe, plutôt qu’une succession de numéros d’acrobaties.

Les défis

Perpétuellement en train de se renouveler, se bâtir, voire se rebâtir, le Cirque Éloize doit maintenant conserver sa main-d’œuvre. «La demande est grande pour les artistes de talent. Seulement en France, il existe 400 cirques. En Allemagne, il y a des cabarets à tous les coins de rue», souligne M. St‑Onge. Sans compter le Cirque du Soleil, autre employeur d’envergure. Le défi est aussi créatif, alors que la formule doit constamment être bonifiée et le spectacle, diversifié.

D’un point de vue financier, il faut aussi travailler à développer de nouveaux partenariats. Et puis, il y a tout un nouveau public à aller chercher.

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