Ayant passé au travers de quatre récessions en 34 ans, M. Provost n’a pas joué la carte de l’optimisme puisqu’il a rappelé que la crise actuelle était la pire crise économique et financière depuis l’après-guerre. «Nous avons passé de l’abondance de l’argent (du jamais vu) à un manque de crédit flagrant. Deux extrêmes vécus en 18 mois», mentionne-t-il.
Au train où les choses évoluent, il a été évalué par le Fonds Monétaire International que les pertes totaliseront 4 100 milliards de dollars. «Avant que le système financier ne revienne à la normale, cela prendra quelques années», soutient-il.
Ajuster le tir
Au regard des entrepreneurs et des financiers, M. Provost rappelle qu’il faudra regarder droit devant soi et ne pas devenir nostalgique du passé. Toutefois, ce sont les grandes entreprises qui risquent d’écoper davantage, surtout si elles sont financées par des banques étrangères ou américaines.
«La première récession nous a enseigné ceci: on s’en remet tout le temps. Et en période de ralentissement, il est important de connaître son banquier, et vice-versa, afin d’anticiper les pertes.»
Bonnes attitudes
Dans un contexte de crédit, Normant Provost a évoqué l’importance pour l’entrepreneur d’être honnête. «La bonne attitude consiste à montrer qu’on contrôle la situation. On évite les mauvaises surprises et le non respect des échéanciers. Il faut également se créer un coussin financier pour faire face aux problèmes et même effectuer quelques coupures si cela s’avère nécessaire», dit-il.
Rôle de la Caisse de dépôt et placement du Québec
La Caisse est l’un des plus importants gestionnaires de fonds institutionnels au Canada et en Amérique du Nord. Elle gère un actif net de 120,1 G $ au 31 décembre 2008. Chaque jour, elle effectue des transactions totalisant plus de 8 G $. Elle est actionnaire de plus de 3 000 entreprises dans le monde et gère l’un des 10 plus grands actifs immobiliers au monde.