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Une mention pour Mikaël Huot, à Lafayette

Photo Martin Legault (courtoisie)

Une mention pour Mikaël Huot, à Lafayette

Publié le 01/03/2017

Ça s’est passé il n’y a même pas un mois, le court métrage Formol, de Mikaël Huot, a été récompensé d’une mention spéciale, au terme de la 12e édition du festival Cinema on the Bayou, tenu à Lafayette, en Louisiane.

Fraîchement diplômé de l’UQAM en cinéma, le jeune cinéaste nouvellement installé à Sainte-Thérèse, a pu bénéficier de l’aide financière de l’organisme LOJIQ (Les Offices jeunesse internationaux du Québec), pour aller cueillir lui-même son prix, participer aux activités du festival et présenter lui-même son film.

L’angoisse de la mort

L’objet en question, un suspense de 19 minutes intitulé Formol, nous plonge en pleine forêt, en bordure d’un lac, où un jeune entomologiste vit des heures angoissées après la découverte inopinée d’un cadavre.

«Après mes études, je voulais partir un projet, faire un film indépendant avec quelques anciens collègues, et le sujet m’est venu en lisant un livre du philosophe Marcel Conche, sur la mort. C’est un sujet qui m’angoisse», exprime Mikaël Huot.

Quant à son personnage principal, prénommé Marc, il s’inspire d’un ami entomologiste et de cette activité qui, pour lui, porte un certain paradoxe: tuer la beauté pour être en mesure de la conserver. «Je suis donc parti de ces deux réalités pour parler de la mort et du cycle de la vie», résume l’artiste.

Les détails qui parlent

Le film s’ouvre sur une musique oppressante (Ève Renquinha) et propose un récit dont la trame se déconstruit en livrant au compte-gouttes des éléments qui nous permettent de saisir le drame du jeune homme, mais pas toujours l’intention derrière certains gestes. Le tout comporte tout de même sa propre logique qui nous apparaît avec plus de limpidité après un deuxième visionnement, un exercice qui met en lumière une foule de détails qui n’ont manifestement pas échappé à l’œil exercé du jury louisianais.

Ces «détails qui parlent» sont, pour le cinéaste, des qualités à rechercher dans une œuvre cinématographique. «Le film n’est pas muet, mais presque», souligne-t-il à juste titre, puisque l’on peut compter sur une main (peut-être deux) le nombre de répliques que Marc échange avec Alexandre, un ami venu le rejoindre au chalet. «J’aime raconter une histoire avec des émotions, avec le visage et la gestuelle. Proposer des images qui parlent», dit-il.

Là-bas, à Lafayette, on lui a dit que son film avait la faculté d’accrocher le public dès le premier plan et que l’ambiance demeurait très forte jusqu’à la fin. On a louangé les images, on a aimé la musique, bref, on lui a trouvé suffisamment de qualité pour l’extirper du lot et en faire l’un des trois courts-métrages primés de cette compétition qui en avait d’abord sélectionné 84 sur un total de 1 200 soumissions.

Avec l’aide de…

À souligner, par ailleurs, la contribution des deux acteurs, Guillaume Laurin et Alexandre Lavigne, issus de l’Option-Théâtre du collège Lionel-Groulx, et de la Thérésienne Anouk Deschênes, que l’on connaît bien comme musicienne, mais qui se spécialise aussi en cinéma. C’est elle qui a réalisé le montage du film et qui en a conçu les bruitages.

Cette aventure louisianaise clôt en quelque sorte le projet Formol, le cinéaste s’attaquant désormais à une œuvre en gestation, un autre court-métrage qui, sur le ton de l’humour noir, racontera l’histoire d’un vieux monsieur, concierge dans un HLM, à la recherche de sa dernière cigarette. Le scénario est écrit. Reste à trouver le financement.