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Un spectacle fou avec Les Tannants

JJoël Denis, Shirley Théroux et Pierre Marcotte vous proposent Les Tannants–La tournée c’est fou! fou! fou!, le samedi 29 avril, à la salle du Zénith. Information: [www.lezenithsteustache.ca].

Un spectacle fou avec Les Tannants

Publié le 25/04/2017

Le terme revient trois fois plutôt qu’une dans le titre du spectacle que vous proposent le célèbre trio Pierre Marcotte, Shirley Théroux et Joël Denis, une idée aussi folle qu’elle le fut il y a plus de 40 ans, quand le jeune producteur Robert L’Herbier proposa d’en faire une émission quotidienne à Télé-Métropole (aujourd’hui TVA).

«Les Tannants ont commencé le matin, avec Gilles Latulipe, Pierre Marcotte, Paolo Noël et Réal Béland», rappelle Shirley Théroux, au bout du fil, une première mouture qui aura précédé celle qu’on connaît le plus et qui a remporté un succès fulgurant, dès 1973 et pour les quatre années suivantes, récoltant des cotes d’écoute de 2,5 millions de spectateurs, en plein midi.

Selon la formule éprouvée, il s’agissait d’une émission de variétés dans laquelle Pierre Marcotte tenait le rôle du faire-valoir, alors que Joël Denis et Shirley Théroux se chargeaient du volet divertissement. On connaissait déjà le tempérament du premier, excellent chanteur et danseur, toujours survolté, cabotin et en apparence incontrôlable. Par contre, on nous avait peu préparés à voir l’élégante Shirley Théroux, interprète de chansons profondes et graves, revêtir tout à coup des costumes farfelus dans des sketches vaudevillesques.

Une charge de travail énorme

«Je n’avais jamais fait ça. J’ai été surprise qu’on me propose ça», raconte celle qui a peaufiné sa technique en profitant des judicieux conseils de Gilles Latulippe, qui était resté quelque temps dans le giron des Tannants. «Il m’a appris à puncher, il m’a appris le timing», dit-elle.

C’est aussi là qu’elle a appris l’animation (elle a eu ses propres émissions par la suite) et qu’elle a appris à travailler avec le public, elle qui, jusqu’à tout récemment, n’était jamais montée sur scène, aussi étonnant qu’il n’y paraisse. «J’ai aussi rencontré l’amour», de rappeler celle qui a formé un couple et qui a eu un enfant avec Pierre Marcotte.

Beaucoup de bonheur, donc, qui n’aura pas résisté au poids, à la charge de travail qu’une telle émission commandait. Pensez seulement qu’on lui demandait deux chansons par émission. Comme Les Tannants étaient diffusés du lundi au vendredi, pendant 39 semaines, il lui fallait donc apprendre 390 chansons par année! En plus de tout le reste. Des journées qui commençaient à 8 h 30 et qui se terminaient pratiquement au coucher. «J’étais épuisée. J’avais donné ce que j’avais à donner», souffle-t-elle, pour expliquer son départ, après quatre années à ce train d’enfer, une chose qui serait impossible à reproduire aujourd’hui, pense-t-elle.

Une idée folle

Mais qui a eu cette idée folle, quelque 40 ans plus tard, de ramener les Tannants au-devant de la scène? «Un fou!», s’exclame la chanteuse en racontant que c’est un jeune producteur du nom de Martin Leclerc qui est derrière tout ça et qui l’a d’abord approchée. «Joël a accepté tout de suite, mais Pierre a hésité avant de se laisser convaincre à son tour. Quand on s’est retrouvé tous les trois, à la première rencontre, c’est comme si on avait eu une réunion pour les Tannants la semaine avant», mentionne Shirley Théroux.

Ça devait faire vingt ans qu’ils ne s’étaient vus et la magie a opéré immédiatement. En un week-end, on a créé la structure du spectacle dont l’écriture a été rapidement bouclée. On a mis un été à répéter la chose en salle avec le metteur en scène Patrice Coquereau, avant de partir sur la route pour une tournée qui passera à la salle du Zénith, à Saint-Eustache, le samedi 29 avril.

Rassembler les familles

En sketchs et en chansons (avec cinq musiciens sur scène), le trio vous fera donc revivre l’esprit qui animait cette émission des années 1970. «Les gens rient beaucoup, mais il y a aussi des moments d’émotion», dit-elle. Jusqu’ici, le public est constitué de boomers (on ne s’en étonnera guère) qui viennent souvent accompagnés de leurs enfants.

C’est dans l’air du temps que d’anciennes vedettes renouent avec le public et Shirley Théroux explique ce courant nostalgique du fait que les gens ont l’occasion de revivre leur jeunesse. «C’est une émission qui rassemblait la famille», souligne-t-elle, comme s’il s’agissait d’une richesse perdue.

«Les gens qui viendront nous voir vont passer une soirée du tonnerre», promet Shirley Théroux.

De la scène à l’atelier

De ses premiers pas sur une scène, Shirley Théroux soumet qu’ils lui ont procuré une émotion qui est allée au-delà de ses attentes. «C’est beaucoup plus fort qu’à la télé. On sent les gens, on les entend respirer, on les voit parfois pleurer», décrit-elle.

Ça s’est produit il y a quatre ans quand, avec l’aide de son amie Lise Dion (l’humoriste), elle a monté le spectacle Chanter pour parler, qu’elle a eu l’occasion de faire une vingtaine de fois avant de se consacrer au retour des Tannants. Un spectacle qu’elle reprendra dès qu’elle le pourra. «Les gens ne me connaissent pas, dit-elle. Ils m’ont toujours entendue par le haut-parleur de leur télévision. Quand ils me voient sur scène, ils découvrent tout à coup ma vraie voix… et ils n’en reviennent pas.»

Comme vous n’en reviendrez peut-être pas aussi de découvrir son talent d’artiste-peintre, elle, dont les œuvres sont notamment hébergées à la galerie Michel-Ange, à Montréal. Vous y découvrirez des tableaux de facture abstraite, très chargés et colorés, qu’elle présente également via Facebook, sur une page appelée [SHYTHé artiste peintre].

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