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Portrait de famille

Observateur et excellent conteur, Philippe Bond dépeint les situations avec une bonne dose d’autodérision et des textes simples et efficaces.

Portrait de famille

Publié le 12/07/2012

Près de deux années se sont écoulées depuis le dernier passage de l’humoriste Philippe Bond en sol térésien, alors qu’il y présentait son premier spectacle solo, J’ai confiance en moi. C’est avec ce même opus qu’il s’installe au Théâtre Lionel-Groulx pour une partie de la saison estivale, dont il partagera d’ailleurs la vedette avec Marie-Lise Pilote.

De l’eau a coulé sous les ponts depuis sa dernière visite: Bond s’est vu décerner l’Olivier de l’année au dernier gala du même nom et il est désormais à la barre de la version québécoise de The Price is Right, mais Philippe Bond demeure toujours aussi sympathique et accessible.

Le public, fébrile, l’attend impatiemment. Mais les spectateurs accueillent tout d’abord avec enthousiasme Pascal Morissette qui le précède sur scène pour une brève première partie. Celui-ci joue à «ni oui ni non» avec un douanier américain avant d’aborder avec un mélange de cynisme et de naïveté la quête de la célébrité ou encore les contradictions dans l’astrologie. Il relate également les conséquences de son passage à l’émission du fascinateur Messmer avant de réaliser l’exploit de toucher son coude avec sa langue. Oui, oui, c’est possible, je l’ai vu! Pascal Morissette nous laisse sur «sa seule imitation», soit celle, bien juste, de Bruno Landry commentant les «drôles de vidéos» de l’émission Rire et délire, avant de céder le micro et un public rigolard à la tête d’affiche Philippe Bond.

Sous les applaudissements nourris de la foule, ce dernier prend place devant un superbe décor de panneaux translucides, dont l’éclairage judicieux révèle escaliers et structures métalliques. Content d’y être, il nous entraîne rapidement dans le quotidien ordinaire ou extraordinaire de sa famille, qu’il place au cœur de son spectacle. Une famille aux liens tissés serré, aux membres qui nous rappellent immanquablement ceux de notre propre famille: une grand-mère en apparence déconnectée mais à la répartie surprenante, un père complice, dans la lune et sans filtre, une mère au grand cœur et à la cuisine salvatrice. Ajoutez à cela deux neveux carburant aux idées saugrenues, un frère téméraire et une sœur à la fois protectrice et tête de Turc de ses deux frères ou encore un «mononcle» un peu mouton noir. Ce portrait de famille s’avère une source intarissable d’anecdotes et de situations rocambolesques, dont Philippe Bond assure qu’elles sont authentiques. Il les raconte avec un vocabulaire imagé et un jeu très physique, n’hésitant pas à personnifier les personnages de ses histoires et pourquoi pas, les objets. Celui qui se décrit comme un joueur de tours invétéré ne peut résister à l’appel du gag, multipliant les coups pendables qu’il confesse avec délices, même si l’arroseur est parfois arrosé. Observateur, excellent conteur, il dépeint les situations avec une bonne dose d’autodérision et des textes simples et efficaces, ce qui fait de ce premier spectacle solo un spectacle rassembleur et familier, un drôle portrait de famille dont il célèbre affectueusement les bons coups et les petits travers.

Philippe Bond sera au Théâtre Lionel-Groulx les vendredis et samedis, du 13 juillet au 25 août.