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Nicole Gravel prête son art à celui de son père

« Papy et sa fille » sera exposé à la Bibliothèque Paul-Mercier jusqu’au 23 juin.

Nicole Gravel prête son art à celui de son père

Publié le 02/06/2023

Papy et sa fille : voilà un titre qui en dit long sur la nature de l’exposition de Nicole Gravel à la Bibliothèque Paul-Mercier, composée des œuvres de son père Clément Gravel… et des siennes.

Nicole Gravel dit se considérer comme l’agente artistique de celui qu’elle surnomme affectueusement papy, elle qui, depuis sept ans, s’occupe entre autres du montage de ses conférences de presse, de ses relations médiatiques ou de son portfolio.

« C’est la 28e exposition que j’organise pour papy », affirme-t-elle.

Clément Gravel compile plus de 500 tableaux et a déjà réalisé son rêve d’exposer au Musée national des beaux-arts du Québec. Âgé de 98 ans, il s’est mis à peindre lorsqu’il en avait 91, alors que sa femme, la mère de Nicole Gravel, était malade. Avant de les laisser dans le deuil, cette dernière avait demandé à sa fille d’exposer les toiles de papy et c’est, depuis, ce que Nicole Gravel s’applique à faire un peu partout. Désireuse de lui rendre hommage à Blainville, où elle réside, elle s’est toutefois butée à un obstacle : les œuvres affichées dans la Ville doivent provenir de Blainvillois ; or Clément Gravel habite quant à lui près de Lévis. Cette fois, Nicole Gravel a donc dû prêter son art à celui de son père.

« C’est vraiment une première, pour moi, d’exposer des œuvres », précise-t-elle.

Des 22 tableaux, 6 sont de papy et 16 de sa fille. S’ils se rejoignent dans leur caractère abstrait et l’impression de transe qui s’en dégage, ils divergent également ; l’art de Clément Gravel étant par moment plus sombre et grinçant que celui de sa fille.

« C’est comme un dialogue entre les œuvres de papy et les miennes. »

Nicole Gravel en compagnie de son père, Clément Gravel.

Une lignée de talent

Fils d’un architecte, Clément Gravel a certainement transmis sa créativité et certaines aptitudes en projection à sa successeuse, qui, d’ailleurs, peignait et fabriquait de ses mains bien avant lui.

« Papy a eu son talent de son père et moi, sans doute que j’ai hérité du sien », avance Nicole Gravel.

Grâce à l’association Blainville-Art, elle avait déjà fait une première petite entrée sur la scène artistique l’automne dernier, où un tableau qu’elle avait présenté s’était vu discerner le prix du Coup de cœur Blainvillois.

« J’avais déjà pris mon envol », constate-t-elle.

L’art, en particulier la peinture intuitive, lui a toujours été la meilleure forme de thérapie. Elle créé pour le plaisir, pour « sentir le bruit de la mine sur la toile » avant de sortir les pinceaux. Les souvenirs affluent tandis qu’elle étend l’acrylique ou explore les médiums tels que le graphique, l’encre ou le pastel.

« Je ne commence pas avec une intention », indique-t-elle, « C’est comme si j’étais dans une sorte de méditation. Le tableau prend forme et, après, je vais accentuer ce qui monte. »

Réalisées sur des toiles recyclées, les œuvres de Nicole Gravel que comporte Papy et sa fille font exploser des teintes de rose et des protubérances qui expriment la maladie et le désordre environnemental, mais aussi les saisons tourbillonnantes, les joies iridescentes et les jours meilleurs. Disponibles pour l’œil du public depuis le vernissage tenu à la fête des mères, un hasard qui n’en est pas un pour Nicole Gravel qui ne croit pas aux coïncidences, elles resteront affichées sur les murs de la salle François-Cantin de la Bibliothèque Paul-Mercier jusqu’au 23 juin.