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L’harmonica de Guy Bélanger

(Photo Pierre Latour)

L’harmonica de Guy Bélanger

Publié le 23/04/2010

Personne ne fait chanter un harmonica comme Guy Bélanger sait le faire. À cinquante-trois ans et toujours gros comme un pou, le Québécois insuffle une tornade d’émotions dans le petit instrument et c’est le blues qui exulte à chaque souffle.

Et le plaisir de retrouver le musicien sur la petite scène de l’église Sacré-Cœur était partagé par suffisamment de gens pour remplir la salle et vibrer à l’unisson sur les plus belles inspirations du blues.

Pour avoir vu Guy Bélanger remplir trois fois le même soir le petit café où je travaillais, à l’époque du bac, et entendu l’harmoniciste et son partenaire de l’époque, Daniel Blouin, un guitariste et excellent chanteur, soulever l’assistance soir après soir, sachez que c’était un ravissement que de le retrouver sur scène aussi bien entouré.

Il y avait donc Gilles Sioui pour mettre la table avec des motifs profonds comme on les aime dans le blues, sur lesquels Sylvain Lachance rajoutait de la slide guitar et des lignes solistes très inspirées, alors que Carl Surprenant tenait le rythme en y ajoutant finesse et nuances à la contrebasse.

Les deux guitaristes sont aussi chanteurs, Gilles Sioui s’illustrant avec une voix organique pour livrer de très belles compositions, et il faut souligner cette façon que Guy Bélanger a d’inspirer ses musiciens, lesquels le lui rendent avec brio.

Le spectacle est agréablement dosé de classiques tel Sitting on the dock of the bay, avec des compositions qu’on voudrait à chaque fois réentendre.

Si vous aimez l’harmonica, alors le disque éponyme de Guy Bélanger vous attend et sachez que l’on s’est quittés, après rappel bien évidemment, sur une composition destinée au prochain album littéralement à faire frémir.

Pour achever de vous convaincre du talent de Guy Bélanger et la qualité de ce disque, sachez qu’on y retrouve des collaborations de Bob Walsh (un complice depuis toujours), aussi la voix de Kim Richardson et les guitares de Claude Fradette, Rob MacDonald et Jimmy James, avec Stephen Barry à la basse. Jean Cyr complète la formation autour des claviers.

Personne n’a l’émotion d’un Guy Bélanger sur un harmonica et ses musiques sont universelles, et tout autour de l’harmoniciste, il n’y a que du talent et toute l’expérience du blues.

Et sur scène, il est toujours le même cabotin, un artiste que l’on adopte et qu’il fait toujours un grand plaisir de revoir sous les projecteurs à souffler comme une bête dans son petit instrument, qui résonne comme un orchestre symphonique.

En première partie, il y avait Annie Caron, une auteure-compositrice-interprète et bientôt jeune maman, qui chantait un titre parfaitement approprié à son état avec Un monde idéal. Au clavier comme à la guitare, Annie Caron procède simplement dans les textes comme en musique et le résultat soutirait de belles réactions dans l’assistance.

Retenez donc le nom d’Annie Caron, puisqu’elle s’apprête aussi à accoucher d’un disque de ses propres compositions. Nous vous en reparlerons assurément.

Yann Perreau, le 30 avril

Il n’est plus à présenter et Yann Perreau viendra vous livrer les pièces de son disque intitulé Un serpent sous les fleurs, le 30 avril prochain, à l’église Sacré-Cœur. On réserve en composant le 450-434-4006.