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Les fous du pizzicato

(Photo Michel Chartrand)

Les fous du pizzicato

Publié le 08/03/2011

Le beau-frère était fort désappointé de ne pas retrouver un quatuor de The International Guitar Night dans la programmation de notre diffuseur régional, mais la chose fut réparée jeudi dernier alors que le trio Pavlo, Rik Emmett et Oscar Lopez prenait place sur la scène du Théâtre Lionel-Groulx pour un concert de guitares acoustiques de très haut calibre.

On ne se cache pas que c’est inspiré du Guitar trio formé par Paco De Lucia, Al Di Meola et John McLaughlin que les gérants de Pavlo et Lopez ont dégoté l’ancien guitariste du groupe Triumph pour constituer un ensemble qui a véritablement fusionné, pour donner de très belles compositions porteuses de prestations absolument formidables.

Les performances individuelles sont peut-être plus marquantes avec les instrumentistes affiliés à The International Guitar Night, mais les compositions et les interprétations de ces trois guitaristes s’avèrent davantage homogènes et il en résulte un spectacle plus consistant.

Cordes de nylon ou métalliques, c’est étonnamment au médiator que l’on pinçait les cordes et ça donnait des solos d’une rapidité foudroyante, sur des rythmiques qui peuvent aller du flamenco au tango, comme en jazz ou en rock. Tout est possible dans les genres comme en improvisation, et il est évident que chacun des musiciens s’est payé la traite dans les compos.

Personne n’est le faire-valoir des autres, sinon Emmett qui assume l’animation avec quelques lignes françaises en cette fin de tournée canadienne, quoique les bouffonneries de Lopez font partie de ces choses qui ne se scénarisent pas.

Musicalement, on reconnaît à Rik Emmett une facilité à établir les motifs sur de bons riffs, c’est un peu comme mettre la table pour un Oscar Lopez qui surprend avec ses variantes rythmiques spontanées sur lesquelles Pavlo enchaîne les lignes solistes comme une travailleuse de haute couture.

Tous les trois peuvent inverser les rôles sans difficulté aucune et toutes les pièces sont autant de témoignages de virtuosité, alors que chaque solo porte une signature propre.

Et dire que la sœur avait oublié de lui faire le message que c’était jeudi soir. On est passé à un disque d’une chicane de ménage et il s’intitule Trifecta. Le beau-frère se l’est procuré à la sortie comme nombre de spectateurs éblouis par le trio, et sans doute charmé par le caractère de chacun de ses musiciens.

La foule s’est résolue à laisser partir les guitaristes après avoir eu droit à la pièce chantée Steel my guitar gently weeps, mais ils reviendront assurément tous la saison prochaine pour The International Guitar Night, ou tout autre spectacle de fous du pizzicato.

Clio and The Blues Highway, le 12 mars

Ceux et celles qui l’ont vu triompher au récent Festiblues voudront absolument être dans la petite salle de type cabaret de l’église Sacré-Cœur, le 12 mars prochain, alors que la chanteuse haïtienne Valérie Clio s’y produira avec The Blues Highway.

La jeune femme bourlingue entre Montréal et Brooklyn et elle nous arrive avec son disque My first Blues. Ce sera donc un spectacle de compositions, quoique Clio vous promette quelques grands standards du blues.

Vous pouvez réserver sur Admission en passant via le site [www.theatrelg.com] ou encore téléphoner au 450-434-4006.