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L’attrape-parents

(Photo Yves Déry)

L’attrape-parents

Publié le 06/10/2009

Avis aux amateurs d’un théâtre innovateur et de grande qualité: le Petit Théâtre DuNord (PTDN), qui jusqu’à maintenant nous a délectés de ses créations chaque été depuis plus de dix ans, a émis la volonté de se produire également hors de la belle saison.

Ainsi, de cette agréable surprise est née une nouvelle collaboration avec l’auteur François Archambault, lequel avait signé pour le PTDN la pièce C’est devenu gros en 2000.

Comme une suite à cette illustration de la grossesse et de ses aléas, Enfantillages… et autres détails qui tuent était présentée en lecture publique dans le cadre des Journées de la culture, à la bibliothèque de Rosemère, en présence de l’auteur et d’un public embryonnaire mais plutôt chanceux. En effet, à la suite de la performance des acteurs du PTDN, on a déjà hâte à la saison 2010-2011, lors de laquelle Enfantillages… et autres détails qui tuent devrait être présentée sur les planches.

L’auteur François Archambault et les comédiens Luc Bourgeois, Louise Cardinal, Mélanie Saint-Laurent et Sébastien Gauthier étant tous devenus parents depuis l’aventure C’est devenu gros, une piste nouvelle s’ouvrait naturellement à eux. C’est le thème des relations entre parents et enfants, du couple en tant que parents, ou encore entre les parents d’autres enfants, qui se retrouve au centre de la problématique.

Avec l’écriture mordante d’Archambault, les situations sont poussées à l’extrême, souvent aux limites de l’absurde. Si les malaises et les éclats de rire se succèdent ou s’entremêlent, critique sociale et moments étonnamment touchants sont aussi au rendez-vous dans cette suite de tableaux à l’humour grinçant et aux tournants habiles.

L’entrée en matière dépeint le moment de la conception, là où le désir de l’autre est souvent plus puissant que le désir de l’enfant, lequel sera cependant comparé à un soleil, une lumière. Superbe chœur de pères et de mères aux mots vibrants et magnifiques, hommage au miracle de la vie, qui offre toutefois un contraste violent avec les problématiques illustrées dans la pièce. On délire, on extrapole, on repousse les limites de la réalité, mais toujours de façon à générer l’identification et la réflexion.

De la grossesse non désirée à l’utopie d’élever un enfant dans un monde sans violence, ou encore des débats sur les difficultés langagières de son enfant à l’infestation de pédiculose en passant par les problèmes de déficit de l’attention et les pièges de l’honnêteté, les situations conflictuelles pullulent et semblent insurmontables pour certains des personnages.

Mais lorsque la boucle est finalement bouclée, avec un nouveau chœur qui relate cette fois la naissance, la délivrance, on réalise que l’amour d’un parent pour son enfant est sans compromis ni condition. Et puisque le tout est écrit et interprété par de vrais parents, on ressent déjà, à travers l’humour grinçant et la satire sociale, une authenticité qui sera belle à voir sur scène le moment venu.