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La grande oreille du cœur

(Photo Hugo Vincent) Le conteur Dominique Breau.

La grande oreille du cœur

Publié le 04/03/2011

Parmi tous les conteurs, Dominique Breau compte parmi les plus traditionnels. La langue de l’Acadien ne trompe pas et il a visiblement grandi dans un salon de famille, entre une guitare et un piano à s’abreuver des histoires de son patelin pour mieux les faire revivre en récits rocambolesques.

La grande oreille du cœur, comme le dit si bien le conteur, qui s’amenait avec son ami Julien à la guitare sur la petite scène de la maison Lachaîne, c’est en quelque sorte cette façon de recevoir des confidences réelles pour les réinventer dans des histoires abracadabrantes, et c’est une manière de faire qui appartient pleinement à Dominique Breau.

Bien sûr, il y a Fred Pellerin et quelques autres petits nouveaux pour amener la parlure des contes sur des terres plus littéraires, et certains ajoutent une musicalité étonnante à leur débit, mais Dominique Breau est dans la pure tradition des conteurs de salon.

Quelque peu humoriste et aussi chanteur, du moins suffisamment pour pousser la chanson à répondre, l’invité du Comité culturel de Sainte-Thérèse pourrait tout aussi bien se présenter comme humoriste, avec quelques blagues à la Roméo Pérusse, du style «mon oncle Ben m’a toujours dit que c’était mieux de se faire conter une menterie par un conteux que de se faire dire la vérité par un comptable», mais ce sont surtout ses histoires semi-réelles qui constituent la teneur du spectacle.

Comme nous le disions, l’accent acadien est évidemment à tailler à la scie mécanique, ce qui est relativement aisé pour des Québécois qui y trouveront ici et là quelques expressions à décoder, quoique le client Français risque de perdre le fil du récit avant la fin de la première phrase.

«Un conte, pour moi, c’est le conteur, son imaginaire, son monde à lui ou, du moins, sa vision du monde qu’il raconte, de dire l’artiste. C’est le p’tit monde que je veux vous faire découvrir, ces gens qui n’auraient jamais osé prendre une place dans le grand livre de la vie, de peur de déranger et qui, pourtant, ont une très grande importance. Ils sont comme chaque petit grain de sable d’un sablier», de conclure l’Acadien.

Ce fut donc une soirée toute sympathique que celle de vendredi dernier, devant une petite foule qui a fort bien reçu les histoires du conteux, du type de celles que l’on aime bien, entre amis, au coin du feu.

Il était seulement accompagné de son guitariste et bassiste Julien Breau pour la représentation térésienne, mais sachez que Dominique Breau donne aussi des spectacles avec un trio de musiciens complété par le violoniste Stéphane Benoît, qui joue aussi de la mandoline, ainsi que de Joël Robichaud, au piano comme à l’accordéon.