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La fête country de Roch Voisine

Roch Voisine et ses musiciens convient le public à un vaste tour d’horizon de la musique folk et country.

La fête country de Roch Voisine

Publié le 01/03/2012

«Va-t-il jouer Hélène?» me suis-je demandé, en route vers le Théâtre Lionel-Groulx, là où Roch Voisine présentait le concert tiré de sa série d'albums Americana, dimanche dernier. Eh oui, ce souvenir de mon enfance nous a bel et bien été offert en fin de rappel, comme la cerise sur le gâteau.

Mais eût-elle été absente qu’Hélène ne nous aurait pas réellement manqué, car Roch Voisine nous entraînait ce soir-là dans une tout autre nostalgie, celle de la décennie 1960, de son folk et de son country québécois, français ou américain.

Bruyamment accueilli par une audience presque comble, Roch Voisine établit bien vite un contact chaleureux avec les spectateurs. That’s How I got to Memphis devient ainsi That’s How I got to Sainte-Thérèse et le chanteur nous prévient avec humour: grippé et fiévreux, il se dit «très médicamenté» et non responsable de ce qu’il pourrait nous raconter!

Pourtant, l’énergie de Roch Voisine, son enthousiasme envers la musique, la scène et le public ne semblent jamais entachés ou diminués par son état. Solidement appuyé par un orchestre complet et complice, dans lequel se côtoient le violon et les guitares, la basse, la batterie et le piano, c’est à une véritable fête country-rock que nous convie l’artiste, qui délaisse parfois sa propre guitare au profit de l’harmonica.

Entre les pièces, Voisine fait pleuvoir les anecdotes, nous racontant ses «grands-parents perruches», son enfance à Saint-Basile bercée par la Soirée canadienne et Le Ranch à Willie, son expérience de commentateur de hockey pour France Télé, lors des Olympiques. Il quitte aussi parfois la scène, offrant à ses excellents musiciens une belle vitrine pour s’éclater.

Vaste tour d’horizon, le spectacle Americana réjouit les spectateurs par la diversité de ses relectures, par le côté festif du folk habilement juxtaposé à la mélancolie qui teinte souvent le country, celle de la route, de la maison, de l’amour souffrant de la distance du voyage. Les pièces sont judicieusement choisies, des morceaux bien connus du public et qui génèrent presque immanquablement des applaudissements dès les premières mesures.

On pense à Lay Lady Lay de Bob Dylan, langoureuse, ou encore à la très belle Crazy, ballade de Willie Nelson durant laquelle Voisine parcourt lentement le plateau, prenant le temps d’échanger des œillades complices avec l’auditoire. On sent beaucoup de plaisir sur scène, les sourires des musiciens s’élargissant de plus en plus au fil de la soirée, ceux-ci s’en donnant à cœur joie avec des pièces telles que You Never Can Tell, Take Me Home Country Road en passant par Mrs. Robinson, On the Road Again ou encore une Ring of Fire endiablée.

Let it Be Me, chantée également dans sa version originale en français Je t’appartiens, se fait poignante. Même son de cloche du côté de Always on my Mind, livrée avec intensité et une belle intériorité. City of New Orleans / Salut les amoureux, de même que Mille après mille nous font chanter avec joie et la soirée s’achève sur une Pretty Woman vraiment entraînante et dynamique, rassembleuse, à l’image de ce concert très réussi de Roch Voisine.