Dans ce thriller de quelque 500 pages, «qui vous tiendra en haleine du début à la fin», promettent les auteures, Séléna, une jeune fille de bonne famille, est entraînée par de nouveaux amis dans un monde de débauche où toute forme de dignité semble avoir été écartée.
C’est au début de la décennie, alors qu’elle était toujours en Côte d’Ivoire, où sévissait une grave crise économique et politique, qu’Elzia Taho s’est mise à l’écriture. Sandrine, l’une de ses amies qui faisait ses premiers pas dans la prostitution, lui avait à ce moment ouvert les yeux sur ce fléau en lui racontant les abus dont elle était victime. «J’avais envie de m’exprimer, de décrier comment je me sentais et il n’y avait personne pour m’écouter, a expliqué la jeune auteure qui est aussi titulaire d’une maîtrise en droit. Ce n’est pas à mes parents, ni à mes amies que j’aurais pu en parler, a-t-elle poursuivi. Je me rappelle alors m’être dit : s’il n’y a personne pour m’écouter, et bien je vais l’écrire.»
C’est ainsi qu’Elzia se met à écrire tout ce qui lui passe par la tête, sans penser qu’un jour ces mots se retrouveront au cœur de l’intrigue d’un roman.
«Mais au fur et à mesure que j’écrivais, mes phrases commençaient à ressembler à une histoire ficelée. Jai donc laissé aller mon imagination.»
Manque d’intériorité
Après avoir essuyé quelques refus de différentes maisons d’édition, c’est en août 2013 qu’Elzia Taho envoie son manuscrit à Francine Bilodeau, une éditrice qui œuvre dans le milieu littéraire depuis de nombreuses années et qui, après avoir dévoré le bouquin, lui suggère d’y ajouter une touche d’intériorité.
«Je le trouvais bon, mais il y avait quelque chose qui manquait. Je lui ai dit qu’il fallait retourner à la table de travail et rentrer dans les émotions de cette histoire si intense», a raconté Mme Bilodeau, dont la manière d’être est axée sur une spiritualité incarnée, sur les façons d’aller chercher ses forces intérieures pour se sortir de ses difficultés.
Après quelques échanges de courriels infructueux au cours desquels l’éditrice tente d’orienter la jeune auteure, d’un commun accord, elles décident finalement qu’il est préférable que la mentor relise chacun des chapitres pour y ajouter cette «touche d’intériorité que l’on développe avec l’âge.»
«J’ai commencé avec le premier chapitre et Elzia m’a tout de suite dit : c’est exactement cela», a renchéri Francine Bilodeau qui, en compagnie de sa collaboratrice, a donc travaillé pendant les 14 mois qui ont suivi, à raison de 8 heures par jour, à peaufiner le roman qui est ainsi passé de 300 à 500 pages.
Comme un fauve est actuellement disponible dans toute les bonnes librairies du Québec. Le duo d’auteures espère qu’il aura une seconde vie sur le continent africain, de même qu’ailleurs dans les pays de la francophonie, et n’écarte pas la possibilité de collaborer à nouveau pour un second roman.