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Blues: le curriculum de Guy Bélanger

L’harmoniciste Guy Bélanger.

Blues: le curriculum de Guy Bélanger

Publié le 30/10/2012

Voilà près de 40 ans que Guy Bélanger souffle comme une tempête dans ses harmonicas. Avec Jim Zeller et Carl Tremblay, il constitue certes le trio d’harmonicistes les plus connus du public et les plus recherchés des musiciens. Son curriculum vitæ est impressionnant, mais il y a un trou dedans.

Émule de Bob Walsh, qui initiait son compatriote de la Vieille Capitale aux sonorités du blues et à la vie de bourlingueur que requiert le genre, Guy Bélanger a aussi croisé le guitariste Claude Fradette, avec qui il composera la trame sonore du film Gaz Bar Blues. Son talent lui vaudra par ailleurs un Jutra pour la musique de Route 132.

Il a joué avec une soixantaine d’artistes et endisqué avec plusieurs, mais ce sont assurément ses deux disques, dont le tout dernier, qu’il venait interpréter au centre culturel de Lorraine, qui font sa plus grande fierté. Il est toujours gros comme un pou et il continue de souffler comme un diable dans son instrument, au grand bonheur des spectateurs.

Ce qui manque au curriculum de Guy Bélanger, c’est une mention du duo qu’il a formé pendant quelques années avec le guitariste et chanteur Daniel Blouin. C’était au début des années 1990 et l’on remplissait le défunt Café Barb’Y trois fois par soir, avec ces deux-là.

Guy Bélanger bourlingue à travers le Québec depuis 1974, avec des tournées dans les Maritimes comme à Toronto, et partout où l’on entend son harmonica… il y a une belle soirée musicale qui s’annonce.

Même quand ses instruments l’abandonnent il ne lâche jamais, et la scène ainsi que l’accueil qu’on lui a réservé à Lorraine étaient sur mesure pour son talent. Une atmosphère attentive et captive pour un solide band de blues.

Il ne vous reste qu’à mettre la patte sur le disque Crossroads pour savoir ce que vous avez raté, vendredi dernier, parce que ceux qui y étaient l’ont sûrement déjà fait. Il y a des arrangements absolument géniaux de pièces connues et de solides compositions, c’est un produit tout à fait unique et le son de l’harmonica de Guy Bélanger est aussi reconnaissable que celui de la Lucille de B.B. King.

Ce fut donc une très belle soirée cabaret pour la Ville de Lorraine qui, modestement, s’évertue à offrir des moments très étoffés à ses concitoyens à partir de choix judicieux, à la fois grand public et particulièrement talentueux.

La salle était comble pour ce spectacle et l’atmosphère tout à fait dans le ton. Les amateurs de blues apprécieront certes d’y voir les meilleurs instrumentistes du genre s’exécuter en dehors du tumulte des bars et de la ville.

Un mot pour vous rappeler que la Ville tiendra son 3e Salon des métiers d’art, du 9 au 11 novembre, au même endroit.