«Ça fait longtemps qu’elle est en moi», exprime Sylvie Dumontier, celle qui a créé le personnage qu’elle n’a pas toujours incarné sur scène, soit dit en passant (une comédienne s’en chargeait, avant 2006), mais qui lui a toujours insufflé cette âme qui l’habite.
Une gamine bien d’aujourd’hui
Or, Shilvi est une petite fille de 5 ans (et demi) qui est arrivée dans le décor en 2001, avec un premier album intitulé Ma p’tite poupoune,lequel a valu à l’artiste roseméroise le premier d’une série de six Félix. La diversité et la qualité musicale y sont manifestement pour quelque chose, il faut dire que les chansons qu’elle propose semblent par ailleurs directement connectées à la réalité des enfants d’aujourd’hui.
«C’est une petite fille assez délurée qui ne fait pas nécessairement dans la rectitude politique et les stéréotypes», exprime Sylvie Dumontier,en parlant de cette gamine qui réclame de l’attention et de la tendresse, qui s’émerveille facilement, mais qui peut, en revanche, être très revendicatrice.
En écoutant les chansons de Shilvi, on note également que leur auteure (elle compose aussi la majorité de musiques) sait très bien cerner les préoccupations et les émotions des enfants, ce qui les amuse et les inquiète, autant que ce qui les contrarie et les enivre. «C’est vraiment instinctif. Il n’y a aucune démarche pédagogique. Shilvi ne fait pas la morale, elle n’est pas là pour expliquer le schéma corporel, elle n’est pas de la génération Passe-Partout. Quand j’ai commencé à travailler le personnage, je n’avais pas d’enfant moi-même. C’était relié à moi. Shilvi est petite, elle est donc au niveau des enfants. Alors quand je leur parle, je ne le fais pas comme une adulte. Je pense que la connexion est là», convient-elle.
La Crème de la crème
À Blainville le 20 août, Shilvi proposera un tour de chant intitulé La Crème de la crème, du nom de son dernier opus qui comprend les grands succès des cinq albums précédents. Entre les chansons, Shilvi partagera quelques moments scéniques avec Popo, la marionnette hippopotame qui est en quelques sorte un petit frère avec qui elle s’amuse beaucoup tout en exerçant un certain ascendant. «Des fois, c’est son ami, des fois son souffre-douleur, mais il y a plein d’amour et de tendresse entre les deux», dit-elle.
«J’aime beaucoup ça, faire des spectacles, et j’aime beaucoup ça, rencontrer les enfants, enchaîne-t-elle en prenant soudainement la voix de Shilvi. J’aime ça quand ils chantent les chansons avec moi. Et à la fin, je vais toujours les voir pour faire des câlins, des bisous et des photos.»
Un septième album et des à-côtés
Il y avait pratiquement cinq ans que Sylvie Dumontier n’avait pas écrit pour Shilvi, voilà que l’inspiration lui est revenue et qu’elle met la touche finale à un septième album, lequel donnera vraisemblablement lieu à un nouveau spectacle qu’elle regardera peut-être bien des coulisses. Les années s’ajoutant, elle ne se voit pas jouer éternellement les petites filles de six ans, mais elle a quand même envie d’écrire longtemps pour Shilvi.
Parallèlement, Sylvie Dumontier travaille son propre répertoire. Elle a produit un album jazz, Les îles flottantes, en 2006, et planche actuellement sur un disque aux résonances plus pop, dit-elle. Au cours de la dernière année, elle a collaboré au projet Mon ami Bulle, sur le site Web de Télé-Québec, pour lequel elle a pondu une soixantaine de chansons en six mois!
Il y a aussi le duo comique Les Galipeau’s qu’elle poursuit avec Chantal Lamarre, et qui a donné lieu, jusqu’ici, à quelques vidéoclips absolument savoureux. «C’est vraiment niaiseux. On est deux madames des années 1960 et on chante nos vies», résume-t-elle en parlant de ce projet extrêmement bien réalisé que vous devriez vous empresser d’aller voir sur YouTube. Elles ont aussi leur page Facebook.
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