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Une vie normale avec le TDAH? Possible!

L’auteure et consultante Christiane Sylvestre et la directrice de Panda Thérèse-de-Blainville

Une vie normale avec le TDAH? Possible!

Publié le 12/10/2012

Un enfant aux prises avec le trouble du déficit de l'attention hyperactive a non seulement besoin d'une médication quotidienne, mais aussi de trucs pour s'organiser et palier sa concentration défaillante. Il faut aussi informer ses parents et enseignants sur ses limites et leur donner des outils d'intervention.

Pour Nathalie Pelletier, la directrice de Panda Thérèse-de-Blainville, c’est la formule gagnante. Depuis plusieurs années, celle-ci s’évertue à offrir ces outils aux parents et enfants fréquentant son organisme, sous forme d’ateliers dirigés et de conférences.

Loin d’être d’accord avec l’idée que l’on prescrit le Ritalin trop facilement, elle assure qu’au contraire, ce médicament change réellement la vie d’un enfant souffrant du trouble d’origine neurologique affectant les neurotransmetteurs nommé TDAH ou TDA (sans hyperactivité).

«Actuellement, 5 % à 7 % de la population québécoise souffre du TDAH et c’est un nombre de personnes bien en dessous de cette proportion qui sont médicamentés», affirme Mme Pelletier.

Mais médicamentés ou pas, les jeunes ont aussi besoin de trucs pour mettre de l’ordre dans leurs idées. Plus on les prend en bas âge, plus ils les intégreront efficacement, croit Mme Pelletier.

Depuis deux ans, Panda Thérèse-de-Blainville propose ainsi les Ateliers Papillon, un programme d’intervention réparti sur 15 semaines pour les bambins de 3 à 5 ans, en vue de les préparer à leur entrée à l’école. L’objectif ? Augmenter la concentration, l’attention, le respect des consignes, la motricité fine, le langage et diminuer l’hyperactivité, l’impulsivité.

«Les enfants en première année qui ont suivi ce programme sont capables de s’autogérer avec les outils donnés», fait remarquer Mme Pelletier, satisfaite des résultats.

Pour que tout ce travail d’encadrement fonctionne bien chez les enfants, il faut toutefois la participation active des parents et une bonne sensibilisation auprès du personnel enseignant.

Le TDAH est souvent héréditaire, indique Mme Pelletier. Il y a une forte possibilité que l’un des deux parents en soit atteint sans même le savoir, précise-t-elle.

C’est justement le cas de la psychopédagogue Christiane Sylvestre, qui livrait son mode d’emploi entourant les leçons et devoirs, au centre de Sainte-Thérèse, le 1er octobre dernier.

Mère de deux garçons hyperactifs, elle a dû elle-même développer une stratégie d’intervention quotidienne, commençant d’abord par cesser ses activités professionnelles durant trois ans pour s’occuper de sa marmaille exténuante. «À l’âge de trois ans, mon fils Charles avait déjà été expulsé de deux centres de garde», souligne-t-elle.

Participant volontairement à un programme familial d’études de l’Hôpital de Montréal pour enfants, Mme Sylvestre et son conjoint ont eu toute une surprise. «On en est ressorti avec un compte complet, dit-elle en rigolant. Moi et mon mari, nous sommes aussi hyperactifs

Lorsqu’elle s’adresse aux parents, c’est non seulement en tant que maman expérimentée, mais aussi en tant que spécialiste en la matière. C’est d’ailleurs sur un ton plein d’humour qu’elle présente le profil et les limites d’un enfant TDAH.

Ce qui fonctionne avec ce type d’enfant: des consignes concrètes et bien structurées données une à la fois, des éléments visuels, la segmentation du travail et de la rigueur, sans exiger l’immobilisme.

«Il y a des facteurs facilitant à l’hyperactivité et des facteurs aggravants. Une fois qu’on les connaît, on a plus de pouvoir pour améliorer le sort de tout le monde», pense l’auteure du livre Le trouble du déficit de l’attention et l’hyperactivité à l’école: guide d’intervention au primaire et au secondaire, publié aux Éditions Grand Duc.

«Le TDAH n’est pas un handicap, souligne Mme Pelletier. Bien outillés, ces enfants peuvent très bien performer à l’école.»

Panda Thérèse-de-Blainville effectuera une collecte de fonds pour financer ses activités, le 21 octobre prochain. Tous les profits sur les coupes de cheveux effectuées au Salon Lydé Ô, situé au 221, boulevard René-A. Robert, à Sainte-Thérèse, seront remis à l’organisme. Pour plus d’informations sur l’organisme: [www.pandastb.com] ou le 450-979-7263.