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Sylvie Martel n’a pas tout vu, mais elle a tout entendu!

Photo Christian Asselin
Sylvie Martel a célébré ses 35 ans de service en novembre 2016.

Sylvie Martel n’a pas tout vu, mais elle a tout entendu!

Publié le 02/03/2017

En novembre 1981, Sylvie Martel, alors âgée de 21 ans, est embauchée par la police de Sainte-Thérèse pour occuper le poste de ce qui était, à cette époque, les premiers balbutiements de ce qui allait devenir le 9-1-1. Trente-cinq ans plus tard, elle y œuvre toujours avec la même passion.

«Quand on est à sa place, ça se fait tout seul!» lance cette femme de cœur lorsque questionnée sur ce qui la motive, encore aujourd’hui, à se présenter au travail chaque matin avec ce même désir de servir la population.

«J’aime être à l’écoute des gens et les aider à gérer leur stress lorsqu’ils se retrouvent en état d’urgence», poursuit-elle avant de revenir sur ses premiers pas dans le métier. Elle venait à peine d’entrer dans l’âge adulte et était alors loin de se douter que la société avait aussi son côté sombre.

«Je pensais que tout allait bien dans le monde, mais je m’étais trompée!»

Avancées technologiques

À ses débuts, en 1981, Sylvie Martel se rappelle avoir eu droit à trois jours de formation, «à apprendre à se servir d’un téléphone avec des boutons et d’une radio à pédale reliée à une console», dit-elle. Trente-cinq ans plus tard, avec l’arrivée des nouvelles technologies, les temps ont bien changé. On n’a qu’à penser à la géolocalisation qui est maintenant chose commune pour les intervenants de première ligne puisque 65 % des quelque 25 000 appels qui passent par la centrale 9-1-1 de la Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville (RIPTB) sont placés à partir d’un téléphone cellulaire.

«Aujourd’hui, j’ai quatre ou cinq écrans devant moi avec lesquels j’ai accès au Centre de renseignements policiers du Québec (CRPQ) et par le biais desquels je gère les appels d’urgence destinés aux policiers, aux pompiers ou aux ambulanciers, et ce, pour quatre villes et trois autoroutes.»

L’augmentation fulgurante de la population des Basses-Laurentides et du nombre de véhicules circulant sur les autoroutes au cours des trois dernières décennies est aussi venue compliquer le travail des agents du 9-1-1.

Être «fait fort»

Sylvie Martel est la doyenne de la centrale 9-1-1 de la RIPTB. Celle-ci compte une douzaine de répartiteurs dont plusieurs ont plus de 20 ans d’ancienneté. Il faut être «fait fort», comme on dit, pour occuper ce poste, mais lorsqu’on l’obtient, on y reste longtemps.

«C’est une vocation. Nous sommes les anges gardiens de la société!» dit Sylvie Martel qui n’a peut-être pas tout vu, mais qui a, certes, tout entendu.

Des gens qui perdent conscience, ou même qui décèdent au bout du fil, des parents en pleurs parce que leur bébé ne respire plus, des gens en détresse intoxiqués par l’alcool ou la drogue qui n’ont aucune idée de l’endroit où ils se trouvent, des victimes prises dans un incendie ou impliquées dans un grave accident et la liste se poursuit, encore et encore.

«Je me souviendrai entre autres de la date du 11 août 2012, raconte Mme Martel. Une mini-tornade s’était alors abattue sur la région et nous avions reçu 600 appels en une heure. L’incendie majeur survenu au Faubourg Boisbriand en 2008 est un autre événement qui m’a marquée de par son ampleur.»

Sylvie Martel n’est pas encore prête à accrocher son casque d’écoute. «J’ai encore quelques années devant moi!» répond-elle à ce sujet.

On ne souhaite évidemment à personne de se voir forcé de communiquer avec le 9-1-1, mais si c’est le cas, on peut certainement leur souhaiter d’être pris en charge par Sylvie Martel.

 

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