logo journal nord-info
icon journal
Permis de remblayage en zone agricole: Boisbriand favorable au projet de Mathers

Permis de remblayage en zone agricole: Boisbriand favorable au projet de Mathers

Publié le 06/07/2012

La Ville de Boisbriand a émis un avis favorable à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) quant au projet du Groupe Mathers pour remblayer le site d’une érablière qui a été abattue en 2007.

Lors de la séance municipale du mois de juillet, le conseil boisbriannais a approuvé la demande d’autorisation déposée auprès de la CPTAQ pour le remblayage des terrains longeant la rue Dubois à l’est et le chemin de la Rivière-Cachée au nord. La salle d’audience était pleine des résidents du chemin de la Rivière-Cachée venus déposer une pétition pour que le Groupe Mathers respecte l’application du jugement de la CPTAQ concernant l’érablière, soit de «procéder à la plantation d’érables à sucre à une densité de 500 plants à l’hectare, d’au moins deux mètres de hauteur chacun, et ce, dans toute la portion déboisée de l’érablière. Ces plants d’érable à sucre devront être protégés contre les ravageurs et contre la compétition par les espèces indésirables.»

Le directeur général de Boisbriand, René Lachance, mentionne que la CPTAQ a émis un jugement pour forcer la société à reboiser l’érablière. La décision en révision datée de janvier 2011 a finalement été confirmée par le Tribunal administratif du Québec le 7 juin dernier. «La société voudrait exploiter ses terrains sous forme de pépinière, mais les citoyens concernés veulent une nouvelle érablière. Le Groupe Mathers a soumis à la Ville de Boisbriand un projet de pépinière comprenant une zone tampon, soit une bute aménagée de 20 mètres de profondeur et trois mètres de hauteur», explique le directeur général.

La mairesse de Boisbriand, Marlene Cordato, a précisé à plusieurs reprises que l’avis favorable donné au projet Mathers, malgré le fait que le conseil soit divisé sur la question, était une façon pour la Ville de s’assurer que les 16 propriétaires concernés soient protégés par une zone tampon. «Nous n’avons pas juridiction sur comment la terre agricole doit être traitée», a-t-elle souligné. Selon elle, le reboisement de l’érablière, la création d’une pépinière et l’aménagement d’une zone tampon pourraient être conciliés. L’important, c’était de conserver la zone tampon pour protéger les maisons, ce qu’une érablière, seule, ne ferait aucunement, ajoute la mairesse.

«Nous sommes d’accord pour que la CPTAQ applique son jugement et nous souhaitons que la zone tampon soit conservée», résume-t-elle.

Le conseiller municipal de ce quartier, Mario Lavallée, fait partie des membres dissidents du conseil quant à l’avis favorable émis. «La CPTAQ doit continuer à exiger que son jugement soit exécuté. Si Mathers veut une pépinière, qu’il la fasse sur le lot qui n’est pas concerné par le jugement», affirme-t-il.

Deuxième dossier

Le conseil municipal avait mis un autre point à l’ordre du jour concernant l’ancienne carrière du Groupe Mathers, qu’elle a retiré pour être discuté dans un avenir rapproché. Il consistait à autoriser la demande de permis de remblayage et de restauration de l’ancienne carrière Mathers. Celle-ci a été remblayée, de 2007 à 2011, à une hauteur plus élevée (environ 15 pieds) que les terrains avoisinants et sans avoir obtenu un permis de la Ville au préalable. Selon le directeur général, la demande de permis pour la «réhabilitation du site» est encore à l’étude par l’administration Cordato. Le Groupe Mathers souhaiterait reboiser le terrain.