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Le pic qui mange des fourmis

Le pic flamboyant.

Le pic qui mange des fourmis

Publié le 26/07/2012

Un pic-bois, paré de belles couleurs, vit autour de nos maisons, se promenant sur le sol de nos terrains. Il s’agit du pic flamboyant, un oiseau friand de fourmis qu’il gobe par dizaines avec sa longue langue garnie de petits poils.

Cet oiseau utile présente un plumage composé de jaune, de brun, de rose, de rouge, de gris et de doré. Ce pic de la taille d’un geai bleu arbore aussi une poitrine tachetée surmontée d’un collier noir et un croupion blanc visible lorsqu’il est en vol.

La femelle et le mâle affichent le même plumage, à l’exception d’un genre de moustache noire qui orne la joue du monsieur.

Comme tous les pics, le bec est long et puissant, ce qui aide grandement à l’excavation des arbres. Il a la tête dure! Son crâne robuste et une zone de cartilages à la base du bec permettent au pic flamboyant d’absorber les coups et les chocs lorsqu’il creuse avec ardeur dans le bois d’un arbre.

Il raffole des fourmis, tellement qu’il peut se rouler littéralement sur une fourmilière! En fait, il s’étale dans un mélange de sable, de poussière et de fourmis écrasées, ces dernières contenant de l’acide formique, un élément qui le soulagerait des parasites logés dans ses plumes.

Les fourmis constituent environ la moitié de son menu estival. Des biologistes ont déjà trouvé dans un estomac de ce volatile, une nuée de quelque 5 000 fourmis! Notre joli pic se nourrit également de divers insectes, de glands et de petits fruits, particulièrement les cerises. Il déguste rarement du tournesol et du chardon, ce qui explique pourquoi on ne le voit pratiquement jamais aux mangeoires.

En petit nombre, des individus de cette espèce migratrice restent en hiver. Ils pourront alors être attirés par une mangeoire remplie de noix ou par une bûche garnie de suif.

Le pic flamboyant fréquente les lieux semi-découverts tels les petits boisés donnant sur des champs, les bosquets, les parcs urbains, les vergers et les jardins.

En provenance du sud de l’Ontario ou des États-Unis, le pic flamboyant migre au Québec dès le début d’avril et repart assez tard au milieu ou à la fin d’octobre.

 

Parents exemplaires

Cet oiseau fait son nid dans une cavité d’arbre mort, de poteau ou de piquet de clôture. L’excavation de la cavité, par la femelle et le mâle, exige un travail ardu qui peut s’étirer durant trois semaines.

La femelle pond entre 4 et 7 œufs, couvés à tour de rôle par elle et son compagnon. Pendant cette période, le parent qui couve est nourri par l’autre parent. Après l’éclosion, les jeunes pics restent au nid durant environ 25 jours, alimentés par les parents qui leur donnent des régurgitations de fricassées de fourmis.

Le couple est monogame et forme une union pour la vie entière.

D’année en année, il revient dans le même territoire, mais construit, la plupart du temps, une nouvelle cavité. Les trous des années précédentes servent de maisons pour plusieurs espèces d’oiseaux, dont le petit garrot, la crécerelle d’Amérique et le merlebleu de l’Est, d’où l’importance de garder les chicots.

Magnifique par son coloris spectaculaire, le pic flamboyant est aussi remarquable par son chant puissant. D’une durée d’environ 10 secondes, il lance une sérénade égrenée de «ouik, ouik, ouik…», laquelle tirade évoque des éclats de rire dans notre voisinage.