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Le moucherolle phébi, oiseau de nos campagnes

Le moucherolle phébi, oiseau de nos campagnes

Publié le 08/06/2012

Perché sur un fil ou une branche d’arbre, un oiseau blanc et vert foncé hoche la queue, s’envole pour gober un insecte et revient à son poste d’observation. Il s’agit du moucherolle phébi, un oiseau de nos campagnes vivant souvent près des granges situées non loin d’un boisé. 

D’une taille légèrement supérieure à l’hirondelle bicolore, le moucherolle phébi porterait ce nom en raison de son chant. Il lance en effet une brève tirade évoquant «fibi-fibi» qu’il répète une bonne partie de la journée.

Peu farouche, le moucherolle phébi fait son nid sur des corniches de bâtiments de ferme, de toitures de chalet ou de cabanons de jardin. Son nid est souvent très visible, ce qui nous permet d’observer la femelle en train de couver les œufs.

L’accessibilité de son nid en fait une victime de choix pour les corneilles, les chats, les écureuils et les ratons laveurs. De plus, le vacher à tête brune, oiseau parasite qui n’élève pas ses petits, dépose souvent ses œufs dans le nid de ce moucherolle.

En provenance du sud des États-Unis, l’oiseau arrive dès le début du mois d’avril, ce qui lui donne le temps de nicher deux fois au cours de son séjour au Québec.

La femelle se met tôt à la tâche pour construire le nid. Elle couve seule les cinq œufs. Après l’éclosion, le mâle et la femelle, d’un plumage identique, se relaient pour nourrir les jeunes.

Tyrans, moucherolles et pioui

Le moucherolle phébi fait partie de la famille des tyrannidés, laquelle comprend neuf espèces migratrices au Québec. Les oiseaux de cette famille ne fréquentent pas les mangeoires puisqu’ils consomment des mouches, des guêpes, des hannetons et autres insectes.

Les oiseaux de ce groupe disposent d’un bec large et d’une longue queue. Ils vivent principalement dans les boisés d’arbres feuillus.

Outre le moucherolle phébi, la faune ailée québécoise englobe le tyran huppé, le moucherolle tchébec, le moucherolle des aulnes, le moucherolle des saules, le tyran tritri, le pioui de l’Est, le moucherolle à ventre jaune et le moucherolle à côtés olive.

Le tyran huppé, au dos olive et à queue rousse, rayonne dans les érablières et les milieux assez ouverts comme les vergers.

Le moucherolle tchébec, au dos verdâtre et à la poitrine blanchâtre, fréquente les boisés de trembles et les forêts clairsemées. Son chant poussé avec force semble dire «tché-bek»!

Le moucherolle des aulnes et le moucherolle des saules revêtent une parure identique caractérisée par un dos vert-gris et une poitrine blanche délavée de jaune. Les ornithologues aguerris peuvent distinguer les deux espèces par l’habitat et la voix.

Le tyran tritri est souvent observé à l’orée des bois et en bordure de bosquets et de haies. Il arbore un dos noir, un ventre blanc et une queue noire dont l’extrémité est blanche.

Le pioui de l’Est peut être aperçu au sein des érablières et des parcs peuplés de grands arbres feuillus. Il affiche un dos foncé et une poitrine blanche marquée par quelques éclats verts.

Le moucherolle à ventre jaune fréquente les zones de conifères du centre-nord du Québec. Dans notre région, il est seulement de passage au moment des migrations.

Le moucherolle à côtés olive niche principalement dans les forets mixtes et les peuplements d’épinettes. Il émet un long sifflement que les observateurs d’oiseaux traduisent par l’expression «Vite! Trois bières!»

Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est membre de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com.