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Le monde fascinant du martin-pêcheur

Beau temps

Le monde fascinant du martin-pêcheur

Publié le 23/05/2014

Beau temps, mauvais temps, le martin-pêcheur d’Amérique arrive dans nos parages au printemps, en provenance de ses quartiers d’hiver de la Floride ou du Mexique.

Cet oiseau migrateur de la taille d’un geai bleu déploie une silhouette racée, marquée par une huppe bleue, une gorge blanche, un collier bleuâtre, un dos gris-bleu et un long bec noir.

Le martin-pêcheur d’Amérique se distingue également par sa grosse tête, capable de surmonter des chocs importants au moment où l’oiseau plonge dans l’eau.

Fait assez rare chez les oiseaux du Québec, la femelle est plus colorée que le mâle. En effet, elle affiche une large bande rousse à la poitrine, inexistante chez son partenaire.

Le martin-pêcheur d’Amérique fréquente les lacs, les rivières et les marais peuplés de poissons. On le retrouve dans toutes les régions du Québec, y compris aux abords du fleuve Saint-Laurent, tant en eau douce qu’en eau salée.

Dans les Basses-Laurentides, il est observé régulièrement le long de la rivière des Mille Îles ainsi qu’à plusieurs autres endroits.

 

Un pêcheur perspicace

Perché sur une branche au-dessus d’un cours d’eau, le martin-pêcheur semble en état de veille. Puis, tout d’un coup, il se lance dans les airs et plonge d’une manière brutale dans l’eau, se fracassant la tête pour saisir de son bec puissant un petit poisson.

Outre les petits poissons, il peut capter des écrevisses, des grenouilles ou de gros insectes.

Comment fait-il pour voir sa proie sous l’eau du haut d’un perchoir? Ce phénomène a longtemps fasciné les scientifiques et a été éclairci par la biologie moderne qui a découvert que le martin-pêcheur recèle un liquide rouge dans l’œil. Ce liquide lui permet d’ajuster sa vision en corrigeant les aberrations chromatiques causées par le reflet de l’eau.

Fait singulier, le nid du martin-pêcheur consiste en une petite caverne située au bout d’un tunnel d’une longueur d’un à deux mètres. Il accède à cette caverne, souvent en bordure d’une falaise, en se faufilant d’une manière discrète dans un trou. Il utilise un terrier de l’année précédente ou excave une nouvelle cavité à l’aide de son bec imposant.

Exécutée par le mâle et la femelle, la création d’une nouvelle caverne et du tunnel pour s’y rendre exige de nombreux allers et retours pour transporter le sable ou la terre. Un partenaire creuse et se retire, remplacé par l’autre qui rejette la terre pour ensuite poursuivre l’excavation, le tout à des intervalles d’environ dix minutes.

Ce travail harassant occupe nos deux martins pendant quatre ou cinq jours.

L’union du couple engendre de huit à dix «martineaux», couvés et élevés au sein de la caverne tant par le mâle que par la femelle.

Outre le temps d’excavation, les parents se dévouent à leurs petits durant plus de 60 jours. Cette longue période comprend la couvaison (23 jours) et les soins alimentaires aux oisillons (27 jours). Hors de la caverne, les parents continuent de nourrir les jeunes durant 10 à 12 jours, tout en les initiant aux techniques de pêche.

Puis, par un beau jour de la fin de l’été ou du début de l’automne, les adultes mettent fin à leurs tâches parentales exigeantes et disparaissent de leur territoire de reproduction, selon la loi de la nature.

Le martin-pêcheur d’Amérique fait partie de la famille des alcédinidés, laquelle regroupe plus de 90 espèces à travers le monde, la plupart en Afrique et en Océanie. Outre les martins-pêcheurs, cette famille réunit des martins-chasseurs qui se nourrissent d’insectes, de rongeurs et de reptiles.