Au cours de la dernière année, l’équipe de Place aux jeunes en région a supporté et tenté de faciliter l’établissement de quelque 1700 jeunes professionnels de 18 à 35 ans. Or, PAJE s’est vite retrouvé face à un obstacle majeur, qu’est l’insuffisance de logements disponibles.&nbsp;



« Ces 700 jeunes qui n&#8217;ont pas pu déménager dans nos régions en raison du manque de logement adéquat, ce qui a un impact important sur la démographie et compromet la vitalité de certains de nos territoires ruraux, car l&#8217;arrivée de jeunes familles est essentielle pour assurer le dynamisme ceux-ci », assure l’équipe de PAJR.



Or, l’impact économique de la migration en région est indéniable et même mesurable, selon une étude portant sur la&nbsp;contribution économique des mouvements migratoires&nbsp;réalisée par PAJR en 2023.



Chaque jeune choisissant de s’établir en région entraîne des retombées économiques d’au moins 131&nbsp;000 $ annuellement en région. Lorsqu’on prend en compte les 700 migrations ratées au cours de la même période, le potentiel économique perdu s&#8217;élève à près de 90 millions de dollars seulement pour 2023.&nbsp;



« C&#8217;est une somme colossale qui aurait pu contribuer au développement des régions, mais qui reste inexploitée en raison du manque de logement », indique-t-on dans un communiqué transmis par l’équipe de Place aux jeunes en région.



« Notre mission d’accompagner les jeunes sur le chemin des régions ne peut être pleinement efficace que si tous les acteurs du milieu travaillent ensemble pour freiner cette crise du logement et ainsi faciliter la venue de nouvelles familles sur l’ensemble du territoire rural du Québec », soutient l’équipe de PAJR.

Il faut compter en moyenne 680 jours avant de recevoir le coup de téléphone tant attendu. Au cours des derniers mois, la directrice de l’Office Municipal d’Habitation Thérèse-de-Blainville Isabelle Couture a même observé un pic de 740 jours d’attente parmi ceux dont le nom figure sur la liste.&nbsp;



Le nombre de pièces et d’emplacement désiré variant d’une demande à l’autre, on y retrouve même le nom d’individus inscrits depuis 2019, dit-elle.&nbsp;



Loin de l’image péjorative longtemps véhiculée, les HLM sont désormais attractifs, bon nombre d’entre eux ayant été rénovés. « Nos immeubles sont toujours en bon état, aussi les gens ont le goût de venir y habiter », affirme Isabelle Couture.&nbsp;



Il faut dire que l’OMH attribue ce type de logement selon des critères de sélection bien précis, dont fait partie le revenu annuel.&nbsp;



Ce revenu annuel a toutefois été revu à la hausse, autorisant ainsi un ménage gagnant jusqu’à 38&nbsp;000 $ à ajouter son nom à la fameuse liste d’attente.&nbsp;



Supplément au loyer



C’est ce même revenu rehaussé qui détermine son éligibilité au PSL, le Programme de supplément au loyer, qui vient bonifier le soutien économique d’un locataire jusqu’à 150 % du coût de loyer médian.&nbsp;



Et à la condition qu’il habite une région détenant un taux d’inoccupation en dessous de 2 %, ce qui est le cas actuel pour l’ensemble des municipalités de la région des Basses-Laurentides, et que le locateur accepte de signer une entente avec l’OMH autorisant le locataire à débourser le loyer en partie avec le PSL.&nbsp;&nbsp;



« Et c’est là que ça bloque. Les propriétaires privés ne veulent pas signer cette entente et se retrouver avec un locataire avec un PSL », signale Mme Couture.



Adoption du PL 31



Malgré les critiques soulevées autour de l’interdiction du transfert de bail entre locataires intégré au PL 31, la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau bénéficie du soutien de l’OMH TDB.&nbsp;



« Depuis l’arrivée de Mme Duranceau, il y a eu plusieurs bons changements, beaucoup de choses ont été mises en place. On voit une plus grande ouverture de la part du ministère de l’Habitation, surtout à propos des règles administratives rebutantes », assure Mme Couture.&nbsp;



Le PL 31 a été adopté le 21 février dernier et vient avec une série de mesures s’appliquant à partir de maintenant.&nbsp;



Outre l’interdiction de transfert de bail entre locataires qui relève dorénavant du bon vouloir du propriétaire, on oblige néanmoins ce dernier à remplir sur le bail la Clause G indiquant le dernier coût de loyer.



Les propriétaires de nouvelles constructions ou de reconversion locatives doivent aussi respecter la Clause F, qui les force à respecter un coût maximal pouvant être exigé de leurs locataires sur une période de cinq ans.&nbsp;



Aussi, la loi 31 permettra aux locataires d’être indemnisés à hauteur d’un mois de loyer pour chaque année de location et d’un minimum de trois mois s’ils sont évincés de leur logement. Par ailleurs, il n’est plus nécessaire que le locataire conteste son expulsion au Tribunal administratif du logement, c’est plutôt le propriétaire qui doit justifier sa décision au TAL.

Encore envisageable un logement à coût abordable ?

Face aux enjeux actuels et futurs, Sainte-Anne-des-Plaines est à un tournant décisif dans la gestion de ses services municipaux et le développement urbain. La renégociation avec le Service de police de Terrebonne ainsi que les travaux sur le boulevard Sainte-Anne sont prioritaires pour la mairesse Julie Boivin.



<h2>Service de police</h2>



Sainte-Anne-des-Plaines a des décisions à prendre quant à l&#8217;organisation de ses services municipaux, avec des dossiers chauds sur la table de négociation, comme le renouvellement de son entente avec le service policier de Terrebonne. Ou encore des projets d&#8217;urbanisme qui s’étirent et use la patience des citoyens comme les travaux sur le boulevard Sainte-Anne.  La Ville a officiellement dénoncé son entente avec les policiers, telle que l’exige la loi. « C’est aussi une manœuvre stratégique qui, loin de signaler une rupture définitive, ouvre plutôt la voie à de nouvelles négociations », explique la direction des communications.  Cette étape était indispensable pour permettre à la Ville de renégocier les termes de l&#8217;accord avec le service de police de Terrebonne. Les discussions se poursuivent activement, et la municipalité explore toutes les options disponibles. La mairesse n’a d’ailleurs pas exclu lors du dernier conseil la possibilité de voir sa municipalité créer son propre service de police. 



<h2>Jouer dans la rue</h2>



Dans un autre registre, la Ville recevra dès le 1er mars les candidatures pour le projet « Jouer dans la rue », les citoyens pourront proposer des activités à pratiquer dans leur rue cet été. Plusieurs conditions doivent être remplie pour pouvoir présenter un projet sont: avoir 18 ans, être résident du secteur, avoir l’appui des deux tiers des résidents du secteur, et détenir un accès au portail citoyen de la Ville par exemple. Le projet pilote a pour but de redynamiser l&#8217;espace public et encourager les activités communautaires en plein air. Le choix des six rues sera officialisé le 1er avril. Enfin, un dossier majeur concernant les travaux sur le boulevard Sainte-Anne a été discuté lors d&#8217;une récente rencontre entre le ministère et la Ville. Cette dernière, en attente de directives claires et de plans définitifs, espère rapidement avancer sur ce projet vital pour l&#8217;amélioration de l&#8217;infrastructure locale et la fluidité du trafic.

Le manque de logements impacte lourdement les jeunes