La créativité: clé de la réussite

M. Lamarre a profité de l’invitation de la Chambre de commerce et d’industrie de la MRC Thérèse-De Blainville pour se livrer comme invité Inspirant à la présidente de la CCITB, Me Marie-Noëlle Closson-Duquette, devant des membres, curieux d’en savoir davantage sur le parcours de cet homme bien connu des médias et du monde du divertissement.

Origines modestes

Ce n’était pourtant pas gagné pour Daniel Lamarre, qui vient d’un milieu plutôt modeste. Mais voir son père faire un retour aux études le soir après son boulot à l’usine de jour l’a grandement inspiré.

Il avait à peine 16 ans lorsqu’il a commencé une carrière de journaliste à l’hebdo local de sa communauté de Grand-Mère pour se retrouver quelques temps après au Nouvelliste de Trois-Rivières. Ces premiers pas dans le journalisme le convaincront d’aller jusqu’à l’Université d’Ottawa pour compléter un baccalauréat en communication, tout en apprenant l’anglais.

Devenu directeur des communications pour le groupe Desjardins puis pour Cogeco, avant de se faire recruter pour fonder le bureau de Montréal de la firme de relations publiques Burson-Marsteller pour ensuite devenir coactionnaire du cabinet National et plus tard prendre le poste de PDG de TVA.

La chaîne LCN a d’ailleurs été créée sous sa gouverne du Groupe TVA, où il côtoiera André Chagnon, propriétaire à l’époque de Vidéotron avant son rachat par Québecor. « André Chagnon, c’était mon père spirituel et il a été fort déçu que Pierre-Karl Péladeau vende TQS dans la transaction (d’achat de Vidéotron) », dit-il.

Cap sur le Cirque du Soleil

C’est à ce moment-là que Guy Laliberté est venu lui proposer un poste à la tête du Cirque du Soleil. Une offre difficile à refuser pour Daniel Lamarre qui devra toutefois tout apprendre sur le tas, comme il le dit lui-même et non sans résistance interne à sa nomination. « Ça été très difficile pour moi. Plusieurs voulaient le poste, donc je n’avais pas beaucoup d’amis pour m’aider », se rappelle-t-il.

C’est ainsi, dit-il, qu’il a appris à conserver son focus pour mieux se concentrer sur l’essentiel : la chance qui lui était offerte de voyage en compagnie de Guy Laliberté et développer son réseau de contacts internationaux.

Il n’a jamais regretté d’avoir accepté l’offre de Laliberté pour le Cirque, dont il n’a pas tardé à prendre acte de la force de la marque Cirque du Soleil à l’étranger. 

Créativité bénéfique

Si la créativité est au cœur même de l’existence du Cirque du Soleil, elle s’est aussi avérée essentielle pour lui assurer la pérennité et sous tous ses aspects, notamment durant la période pandémique où tous les spectacles déployés à travers le monde ont été annulés. 

« C’était horrible, se souvient M. Lamarre. Le vendredi 13 mars, toutes les demi-heures, on apprenait la fermeture d’une ville dans le monde. »

Pendant les 15 mois suivant, l’équipe s’est réduite à quelques personnes se réunissant à distance pour tenter de sauver le bateau d’un naufrage.

La situation aurait pu être catastrophique, n’eut été de deux initiatives : la création d’une plateforme permettant de garder la marque bien vivante et qui a recensé le passage de quelque 70 millions d’individus en 15 mois.

L’équipe s’est également assuré de maintenir le moral de ses troupes en forme en communiquant régulièrement avec ses employés. 

« Lors de la reprise des spectacles, 95 % des employés mis à pied (temporairement) sont revenus dès qu’on les appelait », souligne M. Lamarre. 

« Et on a réussi à convaincre un groupe d’investisseurs à qui l’on a demandé la somme de 350 M$ pour relancer l’entreprise. L’argument le plus fort : les 70 millions de personnes sur la plateforme », ajoute l’homme d’affaires. 

En faisant preuve de créativité même dans sa gestion, le Cirque du Soleil est ressorti de l’arrêt pandémique avec succès et la valeur de l’entreprise est plus grande aujourd’hui. 

« Être créatif, c’est plus que créer des spectacles. Les gens nichent la créativité à des secteurs précis. Être créatif, c’est une nouvelle façon de gérer », explique M. Lamarre, qui conseillent aux gens de définir leur projet entièrement, soit à chacune de ses étapes. 

« Poussez-vous et changez la vie autour de vous », conclut Daniel Lamarre, qui organise régulièrement des sessions sur la créativité.