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Philippe Turcotte, directeur électrique du Projet Esteban.

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Le véhicule, Esteban 9, est majoritairement propulsé à l’énergie solaire, mais est également muni d’une batterie.

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Philippe a eu la chance de piloter son bolide.

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Les participants devaient partager la route entre le Nebraska et l’Oregon.

Étudiant à Polytechnique, Philippe Turcotte roule 3000 km en véhicule solaire

Publié le 17/08/2018

Étudiant en génie électrique à Polytechnique, Philippe Turcotte de Sainte-Thérèse et les membres de son équipe «Projet Esteban» ont parcouru 3000 kilomètres, entre le Nebraska et l’Oregon, à bord d’un véhicule solaire monoplace qu’ils ont entièrement conçu.

Cet exploit a été réalisé en juillet, dans le cadre du American Solar Challenge, un événement international auquel participent des étudiants universitaires de plusieurs pays dans le monde et qui consiste à parcourir 3000 km à travers quatre États américains au volant d’un véhicule d’une superficie de 4,5 mètres carrés, propulsé à l’énergie solaire.

Pour être éligibles à prendre le départ de cette compétition, les équipes participantes devaient préalablement avoir démontré que leur véhicule était en mesure de tenir la route pendant 139 tours de piste lors du Formula Sun Grand Prix, une course de trois jours sur circuit fermé qui s’est déroulée au début de juillet au Nebraska.

«Nous sommes arrivés sur la piste et avons fait des tours pendant trois jours de temps sans jamais arrêter. Nous avons fini au premier rang, et ce, largement, ce qui nous a permis de participer au American Solar Challenge», raconte Philippe qui agissait cette année à titre de directeur électrique du Projet Esteban. Son équipe a finalement terminé au 4e rang de la compétition principale, derrière les équipes de l’Australie, du Michigan et de l’École des technologies supérieures de Montréal.

Un «patenteux»

Philippe Turcotte et la vingtaine de membres de son équipe ont passé des heures et des heures à concevoir leur véhicule solaire, également équipé d’une batterie, afin que celui-ci soit performant. Ces heures s’ajoutent à la charge de travail déjà considérable d’un étudiant en génie électrique. Mais qu’à cela ne tienne, le jeu en a largement valu la chandelle.

«Quand tu es au volant du véhicule et que tu roules à 70 ou 80 km/h pendant 5-6 heures, raconte le jeune homme âgé de 21 ans, tu ressens un énorme sentiment d’accomplissement. Le char, je le connais par cœur! C’est moi qui l’ai conçu. Disons que j’ai pas mal gossé dessus, à raison de 40 à 50 heures par semaine. C’est certain qu’il faut que tu aimes ça!»

Et Philippe, il aime ça. Depuis son jeune âge qu’il s’amuse à réaliser des projets de la sorte.

«J’ai toujours été ‘’patenteux’’! Depuis que je suis tout-petit, j’ai toujours été manuel. Jeune, peu importe l’objet que j’avais à la maison, je le démontais et le remontais. Je ne suis pas en génie pour devenir ingénieur, mais pour réaliser des projets du genre.»

Énergie renouvelable

Une fois ses études complétées, Philippe se verrait bien travailler dans le milieu de l’énergie renouvelable, un domaine qui le passionne particulièrement.

«Ce qui m’intéresse, c’est la conception de panneaux solaires, d’éoliennes et de véhicules électriques. C’est pourquoi la première chose que j’ai faite en arrivant à Polytechnique, c’est de me trouver un projet étudiant qui touchait à ces aspects».

Il conseille d’ailleurs à tous les futurs universitaires de l’imiter s’ils veulent augmenter leurs chances de se trouver un emploi dans leur domaine.

«Un étudiant qui mettra du temps en dehors des heures de cours a une longueur d’avance sur ceux qui n’en mettront pas. Ce n’est pas comparable! Certaines compagnies ne prennent que des gens qui se sont impliqués en dehors de leurs heures de cours»

À titre d’exemple, Philippe a eu la chance de s’intéresser au design 3D et de réaliser de l’infusion de composites de fibres de carbone, ce à quoi il n’aurait jamais touché, n’eut été de sa participation à ce projet. Le fait de côtoyer des étudiants plus âgés, dont certains à la maîtrise, lui a aussi été profitable.

Philippe poursuit ses études universitaires. Il ne serait pas surprenant de le voir joindre à nouveau le projet et de concevoir un nouveau véhicule dès la session d’automne, ce qui lui permettrait de retourner au Nebraska l’été prochain.

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