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Commémoration de la crise d’Oka: ouverture et dialogue pour la suite des choses

Le grand chef mohawk Serge Simon a offert ses condoléances personnelles à Francine Lemay pour la perte de son frère

Commémoration de la crise d’Oka: ouverture et dialogue pour la suite des choses

Publié le 07/08/2015

Plus de 300 personnes ont pris part à la cérémonie qui avait lieu à Kanesatake pour la commémoration des 25 ans de la crise d’Oka. Dignitaires et citoyens étaient au rendez-vous et tous étaient unanimes: un tel événement ne doit plus se reproduire. Et pour l’occasion, un monument à la mémoire des enfants des pensionnats autochtones a été dévoilé.

Le samedi 11 juillet, sous un grand chapiteau dans la pinède, une succession de discours en langues mohawk, innue, anglaise et française ont souligné les leçons laissées par l’histoire. Le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, et le chef national de l’Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde, accompagnaient le chef mohawk Serge Simon. Les maires d’Hudson et d’Oka, Ed Provost et Pascal Quevillon, ainsi que la députée provinciale de Mirabel, Sylvie D’Amours, et le ministre des Affaires autochtones du Québec, Geoffrey Kelley, étaient présents.

Francine Lemay, la sœur du caporal Marcel Lemay décédé lors du conflit, a livré un témoignage très touchant. Elle a expliqué qu’en 2004, elle a lu le livre At the Woods’ Edge: an Anthology of the History of the People of Kanehsatake et que cette lecture l’a bouleversée et instruite sur des réalités qui lui étaient alors inconnues.

«Je suis ici aujourd’hui en tant qu’artisane de la paix, comme quelqu’un qui cherche à faire des ponts. Pour bâtir des ponts, il faut de bons matériaux comme l’amour, l’entraide et la compassion. Et non des préjugés et de l’amertume. Sinon, le pont sera à refaire… comme le pont Champlain», a-t-elle enchaîné. Serge Simon lui a offert avec grande émotion ses condoléances pour la perte de son frère.

De son côté, le maire d’Oka, Pascal Quevillon, a expliqué l’importance du boisé de la pinède. «La pinède a une grande symbolique pour nos deux communautés, et il est nécessaire de dialoguer ensemble pour la préserver, a-t-il dit. Au nom de mon conseil, je peux vous affirmer que votre communauté peut compter sur notre collaboration», a-t-il ajouté.

Serge Simon s’est dit heureux que des pas vers la réconciliation soient en train de se faire. «Nous devons construire de bonnes relations entre nations pour sauver la pinède du développement», a-t-il expliqué.

Des affirmations qui ont plu à la Mohawk Charlene Lange-Auhage. «J’ai beaucoup apprécié cette cérémonie de réconciliation. L’expérience de notre chef, la jeunesse du maire d’Oka et leur bonne communication me donnent de l’espoir pour l’avenir», a-t-elle confié.

Même son de cloche chez l’Okois Yvon Fontaine et sa conjointe Lise. «Je suis très content d’être ici aujourd’hui. J’ai vraiment l’impression d’avoir assisté à une page d’histoire», a expliqué ce dernier. «Le témoignage de Mme Lemay était vraiment touchant et j’ai beaucoup aimé l’ouverture du chef Simon», a renchéri sa conjointe.

Un monument à la mémoire des enfants qui ont péri dans les pensionnats amérindiens a été dévoilé le dimanche. La chanson Amazing Grace a été entonnée à la cornemuse, alors qu’un cortège se dirigeait vers le cimetière où est situé le monument.

Soulignons finalement que l’exposition 100 ans de pertes, qui s’est terminée le 12 juillet, est accessible via le site de la Fondation autochtone de l’espoir au [www.100ansdepertes.ca/fr].