«On s’est fait faire le coup à cinq ou six reprises au cours des 40 dernières années. Penser qu’on va se laisser faire une fois de plus, c’est bien mal nous connaître», a-t-il prévenu.
Dans une lettre cosignée par les maires de Blainville, Lorraine, Rosemère, Sainte-Anne-des-Plaines, Terrebonne et Laval, et datée du 10 juin, M. Larocque réclame une rencontre «en toute urgence» avec le ministre des Transports, Robert Poëti, pour faire le point sur le dossier. «Le retrait du projet du PQI 2014-2024 par votre gouvernement nous inquiète au plus haut point et risque de retarder encore une fois la réalisation de cette importante infrastructure routière métropolitaine», peut-on y lire. La rencontre devra avoir lieu avant le 24 juin, insistent les élus.
Bon joueur malgré ce qui s’apparente à un revers, M. Larocque avance qu’il s’agit peut-être là d’une nouvelle stratégie du gouvernement. «Je voudrais bien comprendre. Je laisse la porte ouverte», dit-il.Reste que le maire s’explique bien mal le geste du gouvernement de ne pas inscrire le projet de parachèvement de cette autoroute au PQI, d’autant que les communications entre lui et le cabinet du ministre Poëti, assure-t-il, ont été constantes depuis la nomination de ce dernier. «J’ai demandé une rencontre avec le ministre au lendemain de sa nomination. J’ai eu plusieurs échanges avec son cabinet. Jamais je n’ai senti qu’ils nous laissaient tomber», pointe-t-il.
Projet populaire en temps d’élection s’il en est un, le parachèvement de l’autoroute 19, entre Laval et Bois-des-Filion aura été promis par les trois principaux partis au cours des dix dernières campagnes électorales. Après son annonce, par l’ex-premier ministre Jean Charest, en juin 2010, le projet a aussi fait partie des engagements de la plate-forme électorale du Parti libéral du Québec (PLQ), du Parti québécois (PQ) et de la Coalition Avenir Québec (CAQ) lors de la dernière campagne électorale.
Quelques jours avant son élection à titre de premier ministre du Québec, le chef du PLQ, Philippe Couillard, alors de passage à Blainville, avait affirmé que le chantier attendu de l’autoroute 19, un dossier prioritaire, selon lui, «allait continuer d’avancer au lendemain des élections.»
Parallèlement, mentionnons que le projet vient de franchir la première période de consultation du BAPE (Bureau des audiences publiques de l’environnement). Le gouvernement devrait annoncer dans les prochains jours s’il entend tenir des audiences publiques du BAPE et, le cas échéant, la date du début des audiences, vraisemblablement à l’automne.
Premier projet de développement routier au Québec à prévoir, à même son élaboration, les voies réservées au transport collectif, le chantier du parachèvement de l’autoroute 19, tel que présenté lors d’une séance d’information tenue par le BAPE, en mai dernier, est assorti d’une enveloppe budgétaire de 500 à 600 millions de dollars. Le chantier devait débuter en 2016. On parle maintenant de 2018.