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16 février 2011: ma 7e rencontre avec Lisa

16 février 2011: ma 7e rencontre avec Lisa

Publié le 01/03/2011

Seigneur! Que se passe-t-il donc aujourd’hui? Tout le monde est vêtu de rouge, aux soins palliatifs, ce matin. Diantre, voilà que Lisa, elle aussi, porte un vêtement rouge!

Coïncidence?

Non. Cette dernière me rappelle qu’il y a le dîner de la Saint-Valentin qui se tiendra dans la salle à manger.

C’est vrai, je l’avais oublié.

Lisa m’accueille avec un sourire et une mine enjouée. Normal, elle revient du week-end qu’elle a passé chez son frère et sa belle-sœur. Elle justifie son entrain par le bonheur qu’elle a vécu avec sa famille et ses amis qui se sont succédé tout au long de ces deux journées.

«C’était la plus belle fin de semaine de ma vie», déclare-t-elle.

La tête pleine de souvenirs, Lisa a envie de se remémorer et de partager des tranches de sa vie. Et spécialement, ceux où elle exécute des tours (vraiment) pendables à sa belle-sœur.

«Je me souviens qu’un soir, j’avais aperçu un gros crapaud à l’extérieur de la maison… J’ai appelé ma belle-sœur et, mine de rien, je l’ai rapproché de la bestiole en question. Quand elle a vu le crapaud, elle a crié de peur et de surprise, mais nous avons tellement ri après! Le soir même, elle accouchait de sa fille», raconte Lisa.

Regardant discrètement l’horloge dans sa chambre (10 h), je me dis que le moment serait bien choisi pour servir les fameux éclairs au chocolat à la crème Chantilly que j’ai mis dans le frigo de la cuisine juste avant d’arriver.

De retour dans sa chambre, nous prenons place l’une en face de l’autre, moi sur sa marchette (qui est devenue ma chaise attitrée lors de nos rencontres) et elle sur son lit.

J’ouvre la boîte en poussant un «tadam!» un peu sonore.

Les éclairs n’ont pas coulé et la crème Chantilly ressemble (et goûtera) à de la vraie crème Chantilly. M’asseyant avec ma pâtisserie (franchement immense), j’observe en cachette Lisa qui prend une bouchée. Aime-t-elle?

De mon côté, je n’hésite pas et engloutis une grosse bouchée. Un pur délice! Pendant deux ou trois minutes, on n’entend plus grand-chose dans la chambre, à l’exception de nos quelques tentatives pour éviter ou contourner les écoulements de crème.

Je me rends compte que la pâtissière n’a pas lésiné sur la Chantilly. Vous en vouliez ma p’tite dame? Et bien, en v’là! Vlan dans les dents!

Honnêtement, ils sont bons Lisa?

Lisa est affirmative. Et même si elle apprécie son dessert, elle ne se rendra pas jusqu’à la fin. Elle préférera en conserver une partie pour le soir même.

Je sens que Lisa est émue, attendrie par mon geste. De mon côté, je veux qu’elle comprenne que cela m’a réellement fait plaisir de l’avoir rendue heureuse un court instant.

Ce n’est vraiment pas grand-chose.

Une goutte d’eau dans l’océan…

«Tu sais, parfois je me dis que mon heure est arrivée et parfois je crois que non», me lance-t-elle.

Sur ces mots, elle se lève et, dans cet élan philanthropique qui caractérise si bien Lisa, elle m’offre un porte-clés, un calepin et un stylo à son nom.

«Le porte-clés permet de choisir les chiffres du loto au hasard. Si jamais tu ne sais pas quels chiffres choisir, tu as juste à remuer le porte-clés et les six billes s’installent sur les chiffres.»

Pendant que nous devisons de nos projets de futurs millionnaires, j’interpelle Lisa sur une question bien précise. En attente de sa réponse, je prie que celle-ci me dise oui.

«Il y a un rêve en particulier que je n’ai jamais réalisé, j’aurais aimé voir dans ma vie les chutes du Niagara. Si j’avais su, je me serais forcée à y aller…»

Je soupire intérieurement.

Voilà à quoi devrait servir le surplus d’argent.

Offrir des petits rêves à ceux et celles dont le temps est compté…

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23 février: ma 9e rencontre avec Lisa

25 février: ma 10e rencontre avec Lisa

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4 mars: ma dernière rencontre avec Lisa

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